Claude Sinzoghan, administrateur de l’ACBF : « La CAPEC doit être une sorte de lampe pour éclairer les décideurs… »

Friday 31 August 2018 / Claude Sinzoghan, administrateur des programmes de l'ACBF ( au centre)

Claude Sinzoghan est l’administrateur principal des programmes à la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), une institution panafricaine continentale créée en 1991 pour le renforcement des capacités de toutes les institutions africaines, qu’elles soient du secteur public, du secteur privé ou de la société civile. Il a pris part récemment, à Abidjan où il était de passage, à un forum de la Cellule d’analyse de politiques économiques du CIRES (CAPEC), que finance l’ACBF.  En marge des travaux sur le thème : « Politiques d'emplois et réduction des inégalités en Côte d’Ivoire : quelles stratégies pour l'émergence ? », Claude Sinzoghan s’est prêté aux questions de Minutes Eco.

 

Quel état des lieux pouvez-vous dresser du renforcement des capacités en Afrique ?

Nous avons accompli du chemin. On a investi dans le renforcement des capacités dans différents domaines, que ce soit dans l’enseignement supérieur, la recherche, la formation des cadres dans les administrations ou au profit de certaines organisations de la société civile. Mais il reste beaucoup à faire. Le travail continue.

 

En Côte d’Ivoire, vous appuyez la CAPEC à laquelle vous avez signé une convention qui a prend le 31 août prochain. Quel bilan faites-vous de la mise en œuvre de cette convention ?

Les résultats sont satisfaisants ; cela est perceptible à travers les différentes activités que la CAPEC mène. L’évolution de ses travaux est appréciable. Elle se saisit des questions d’ordre national, fait des recommandations à l’endroit du gouvernement, du secteur privé, de la société civile... Donc il y a un progrès notable de la CAPEC. Son impact est visible. Ce n’était pas le cas il y a 20 -25 ans. Mais maintenant, grâce à l’action de l’ACBF, il y a une dynamique appréciable. Il ne faut cependant pas se jeter des fleurs ; les questions de développement, elles sont nombreuses.  Nous souhaitons que la CAPEC ait les moyens pour continuer son œuvre. C’est pour cela que l’ACBF accompagne avec des accords ou des financements qui sont réguliers. Depuis 25 ans, nous accompagnons la CAPEC. Nous sommes satisfaits et pensons que les sujets de politiques économiques et de développement sont à l’ordre du jour.

 

Quels autres types de projets finance l’ACBF ?

Ce sont des projets d’accompagnement de la recherche. Et pas de la recherche purement théorique mais de la recherche appliquée sur les questions de développement. Cela est important, car la CAPEC doit être une sorte de lampe pour éclairer les décideurs sur les mesures qu’il faut prendre, laquelle a plus d’avantages qu’une autre et pourquoi. On doit pouvoir expliquer cela aisément. Ce n’était pas le cas il y a quelques années ; ce fait que l’importance de la CAPEC n’est plus à démonter.

 

Y’a-t-il d’autres types de partenariats que vous comptez nouer avec la Côte d’Ivoire ?

Nous sommes des partenaires. L’ACBF est un partenaire du gouvernement ivoirien. Les problèmes de renforcement des capacités nous concernent. Et nous sommes à l’écoute des préoccupations qu’on nous apporte. Nous allons travailler ensemble pour mettre en place des stratégies pour pouvoir régler ces problèmes. Par exemple dans le cadre de cette mission, il est vrai que je suis venu pour le suivi des actions de la CAPEC mais je suis là aussi pour un autre grand projet que nous avons avec le Secrétariat national de renforcement des capacités. On est en outre en train de réfléchir à quelle autre activité nous pouvons mener.  Est-ce que vous connaissez le programme pays de renforcement des capacités ? On l’a financé depuis 2011 jusqu’à présent. Et nous sommes satisfaits des progrès enregistrés. C’est à travers les ateliers qu’on voit les progrès en matière de renforcement des capacités. Ce sont les petits ruisseaux qui font de grands fleuves.

Avez-vous une idée de la mise en œuvre des recommandations qui sortent généralement des études menées par les experts ? Est-ce qu’elles sont mises en œuvre par les gouvernements ?

Nous venons de loin en Afrique. Les choses ne peuvent pas se faire du jour au lendemain. Avant il n’y avait pas ce genre de recommandations, maintenant il y a ce genre de solutions qui sont comme des alternatives que ces centres produisent. Il en en faudrait plus ; il faudrait continuer à faire travailler ces centres pour que les décideurs comprennent la nécessité d’essayer les mesures qui leur sont proposées. C’est déjà un grand progrès qu’un ministre, notamment celui de l’Emploi, s’intéressent à ce qui se fait ici à la CAPEC ? C’est un progrès. Nous avons un système de suivi-évaluation, c’est grâce à cela que nous allons mieux apprécier. Pour le moment, le fait d’être écouté est important pour nous.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’exercice de votre mission ?

Les difficultés sont connues. C’est surtout comment faire pour mobiliser plus de ressources, beaucoup de ressources, pour l’activité du renforcement des capacités qui n’est pas suffisamment connue des Africains eux-mêmes. Il faut faire comprendre à tous ce que c’est que le renforcement des capacités. Ce n’est pas du bla bla, d’autres pensent que c’est intellectuel, alors qu’on parle de problèmes concrets qui concernent le quotidien des populations et propose des solutions pour lutter contre la pauvreté, le chômage, la mauvaise gouvernance, etc. Dans certains pays, nous avons proposé des choses qui ont été mises en place par les gouvernements. Si vous faites des programmes d’accompagnement, faites-le de façon objective, vous allez voir qu’il va y avoir un changement. Il faut supporter les petites entreprises, les appuyer en termes de productivité. Car les entrepreneurs, les jeunes surtout, fabriquent des choses mais les gens ne s’y intéressent pas.  Si vous voulez que le business de ces jeunes prenne, il faut qu’on leur apporte un appui, ne serait-ce qu’en les aidant à participer à des salons nationaux ou internationaux, pour les aider à faire connaitre leurs produits.

D’où viennent vos financements ?

Nos financements viennent des gouvernements africains et des institutions internationales de développement (Banque mondiale, BAD, PNUD). Nous bénéficions également d’un appui des pays européens dans le cadre d’accords bilatéraux. Ces institutions nous accompagnent car elles croient au travail que nous faisons.

 

Interview réalisée par Emmanuel Akani


Source: Minutes Eco

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Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada

Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus


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