La 3ème édition de l’African Cyber security Conference se tient les 24 et 25 octobre à Abidjan, hôtel Ivoire, sur le thème : « La cyber sécurité, moteur de la transformation digitale ». Le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, Claude Isaac Dé, parrain de l’événement, ne devrait intervenir qu’au cours de la deuxième qui verra également la publication des résultats du Hachaton organisé dans le cadre de la conférence.

Les travaux de la première journée ont livré des chiffres sur les cyberattaques en Afrique et dans le monde. Il ressort des deux tables rondes qui ont marqué la journée de mercredi que la cybercriminalité coûte près de 3000 milliards de dollars aux Etats et aux entreprises à travers le monde. Plus inquiétant, ce chiffre devrait doubler d’ici 2021. En 2017, le phénomène représentait +0,7% du PIB des Etats africains, et 0,28% au Kenya, pays où la digitalisation est à un stade plus avancé que sur le reste du continent. En Côte d’Ivoire particulièrement, l’impact de la cybercriminalité se chiffrait  à  4 milliards de FCFA en 2015, soit un taux d’augmentation de +66% depuis 2009. Et même s’il n’y a pas de chiffre concernant les PME, faute de données, il faut dire que celle-ci en souffre abondamment, au dire d’Habib Bamba, directeur de la transformation digitale chez Orange.

La situation est donc critique et il faut agir vite pour ne pas ruiner les efforts de transformation digitale de l’Afrique. Le processus ne peut être envisagé sans la cyber sécurité qui constitue un enjeux majeur non seulement pour les Etats mais également pour les entreprises de tous les secteurs qui sont de plus en plus victimes de ce fléau.

Les panélistes ont tous appelé les pays africains à continuer prendre des initiatives pour profiter des fonctionnalités du digital mais tout en négligeant pas le volet sécurité. Cela passe, entre autres, par l’instauration d’une réglementation qui balise les activités, la mise en place de data centers et d’une plateforme de collaboration Sud-Sud en matière de cyber sécurité, et la formation des compétences dans le domaine.

Sécuriser la transformation digitale des économies

Selon Mack Coulibaly, CEO Jighi, Président du comité d’organisation de l’Africa CyberSecurity Conference, il importe pour chaque Etat d’avoir un cyberespace résilient pour accroître les performances des entreprises. Citant un rapport de la Banque mondiale, il a indiqué que la connectivité de l’Afrique qui était de 169 millions de personnes en 2012 va tripler en 2018. Ce qui montre l’engouement pour le secteur. Mais la corrélation entre la connectivité et le succès de l’économie numérique n’est pas établit, prévient-il. Il est d’avis avec le directeur général adjoint d’Orange Côte d’Ivoire, qui relève que la digitalisation ouvre davantage d’opportunités aux entreprises, mais, revers de la médaille, les rend vulnérables. C’est pourquoi Orange qui profite énormément de la digitalisation se pose comme un acteur majeur de la lutte contre la cybercriminalité.

Optimiste, Habib Bamba, le directeur de la transformation digitale chez Orange, dira que le monde est passé d’une révolution technologique à une révolution du modèle économique des entreprises qui demande la prise en compte d’un certain nombre d’innovations : mobile web social, cloud, objets connectés, intelligence artificielle, big data, analytics et culture digitale.

Emmanuel Akani