La première édition du salon de l’épargne, de l’investissement et du patrimoine qui s’est tenue ce mercredi 31 octobre 2018  à Abidjan, hôtel Ivoire, co-organisée par Addict L’Agence  et Ecobank, a engagé la réflexion sur « l’importance de l’épargne dans l’émergence économique. » S’appuyant sur des chiffres du FMI, le vice-président de la République Daniel Kablan Duncan, a indiqué que  l’Afrique subsaharienne a un taux d’épargne qui se situe entre 15 et 16% alors que les pays de la zone Euro affichent un taux de 22% en 2017 et la Chine un taux de plus de 50%.

En Côte d’Ivoire, le taux d’épargne en 2017 est de 15%. Un taux faible, déplore le vice-président qui pense que cela est dû à  une offre de produits d’épargne peu adaptés aux besoins des populations et une absence d’éducation à l’épargne. C’est pourquoi, a noté Daniel Kablan Duncan, l’Etat œuvre à la mise en  place d’un système financier plus performant et plus inclusif, et à augmenter les ressources financières pour améliorer le niveau de financement de l’économie.

Pour le secrétaire d’Etat chargé du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo qui représentait le premier ministre, ce salon est une opportunité donnée aux acteurs de la finance de réfléchir sur l’amélioration de l’écosystème financier afin de déterminer les meilleures stratégies en vue d’optimiser l’épargne.

 

Le lien entre épargne-crédit et investissement

« Il est vrai que  l’épargne permet de financer l’investissement mais elle n’est pas le seul moyen. Il faut aussi un mécanisme de crédit assez puissant. Le crédit crée l’épargne et l’épargne facilite l’investissement », a déclaré le keynote speker, Lionel Zinsou, directeur général de Southbridge, par ailleurs ancien premier ministre du Benin. Soulignant que  les pays émergents se sont toujours appuyés sur l’épargne nationale de la diaspora afin d’impulser la croissance, à l’exemple de la Chine, il n’a pas caché son optimisme concernant l’épargne et l’investissement en Afrique.

Il explique le surendettement des pays africains par le fait qu’il n’y a pas assez de crédits accordés aux ménages et aux entreprises. Ainsi, pour combler ce déficit, l’Etat est obligé de se tourner vers l’extérieur. A moins de trouver une solution à ce problème, Lionel Zinsou observe que les Etats seront dans l’obligation de s’’endetter.

Pour y arriver, l’ancien Premier ministre appelle les banques - dont le rôle est d’atteindre par tous les moyens les épargnants - toutes les technologies nécessaires, en s’appuyant sur la digitalisation, pour créer des produits innovants susceptibles de toucher toutes les couches de la population.

 Le directeur groupe marché des capitaux et gestion d’actifs à Ecobank, Paul Harry Aithnard, livrant le programme, avait relevé que le salon était fait d’expositions, de panels, de master-class focalisés sur trois axes. A savoir la mise en place d’un cadre juridique adéquat qui favorise l’épargne, l’adéquation des produits d’épargne aux besoins des épargnants et l’adéquation des produits d’épargne avec nos économies en infrastructures et fonds propre pour le privé.

Emmanuel Akani

 

Source: Minutes Eco