Le président directeur général de Barrick (ex-Randgold), Mark Bristow, a annoncé le jeudi 24 janvier, à Abidjan, hôtel Ivoire, une prévision de production de 300.000 onces d’or en 2019 et 2020, après une chute de la production à 230.000 onces d’or en 2018. Alors que la société était dans une tendance haussière de sa production qui a atteint 289.000 onces en 2017, sa progression a été freinée par des grèves illégales et répétées qui ont plombé les activités pendant les trois premiers trimètres de l’année 2018. La conséquence, c’est que la production a baissé à 230.000 onces, objectif révisé pour l’année, après le retour à la normale survenu au dernier trimestre 2018.

« Malgré ces moments troubles de son existence, la mine de Tongon est restée rentable et a continué à distribuer à distribuer des dividendes à ses actionnaires, y compris le gouvernement », a déclaré Mark Bristow, qui a réaffirmé la détermination de Barrick à continuer cette contribution à l’économie nationale et à la communauté en prolongeant la durée de vie de la mine. A ce jour, c’est une contribution cumulée de 1,289 milliard de dollars au budget de l’Etat que la société minière a apporté à la Côte d’Ivoire. En l’état actuel, les prévisions indiquent néanmoins que la mine dont la durée de vie a été prolongée de quelques années amorcera la baisse de sa production dès 2021 avec 260.000 onces d’or.

« L’exploitation des réserves supplémentaires se poursuit autour de la mine et tout indique que cet objectif est réalisable. Nous poursuivons également la recherche de nouveaux gisements d’or de classe mondiale dans notre portefeuille de permis ailleurs en Côte d’Ivoire », rassure le Sud-africain. Les recherches sont prometteuses notamment sur les sites de Boundiali, de Mankono ou encore dans le Sud-est du pays où Barrick poursuit une vaste opération d’exploration, dans le cadre d’une joint-venture avec Newcrest.

 Poursuivre la politique d’investissement de Randgold

Les grèves illégales qui ont engendré des troubles sociaux durant les neuf premiers mois de l’année ont causé des pertes de production estimées à 70 Koz avec un impact financier de 32,6 millions de dollars pour les actionnaires et 29 millions de dollars d’impôts et taxes pour l’Etat de Côte d’Ivoire. Pour y mettre fin, un accord a été signé entre la mine, les employés et les communautés environnantes, sous l’égide du ministre des Mines et de de la Géologie, Jean Claude Kouassi, dont l’implication dans le règlement de la crise est saluée par Mark Bristow. Cet accord qui prévoit une trêve sociale de deux ans vise à créer un climat dans lequel les opérations se déroulent normalement. « Cela devrait marquer un nouveau départ pour Tongon, déclaré le PDG, ajoutant que Barrick est déterminé à poursuivre la politique d’investissement de Randgold dans les projets communautaires. D’ailleurs, malgré les nombreux défis auxquels elle était confrontée, la mine d’or de Tongon avait dépensé depuis son ouverture environ 10 millions de dollars pour ces initiatives. Cela s’est traduit par la la construction dans les huit villages situés dans le périmètre d’écoles primaires, de centres de soins médicaux, et d’infrastructures d’eau potable. La société a investi également dans le développement d’une activité d’industrie agroalimentaire en tant que ressource économique durable après la fermeture de la mine.