Le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Koné, a échangé ce jeudi 14 février 2019, au cours d’un déjeuner à Pullman hôtel Abidjan, avec les acteurs de la grande famille du secteur des assurances. Avec à ses côtés le directeur général du Trésor et de la comptabilité publique, Assahoré Konan Jacques, il a demandé aux assureurs  d’accompagner plus efficacement le gouvernement dans la prospection de nouveaux instruments de financement de l’économie. C’est que pour financer son programme économique et social, l’Etat prévoit de lever sur le marché sur le marché des capitaux 1429 milliards Fcfa. Mais, « à la différence de ces dernières années, le marché financier sous régional sera sollicité de façon prioritaire. » C’est pourquoi le ministre a jugé utile de mobiliser en amont les assureurs qu’il invite à « souscrire massivement aux émissions futures du Trésor public, afin d’accroitre de manière significative la capacité de financement de l’Etat. »

 

360 milliards de chiffres d’affaires en 2018 mais…

Les assureurs participent de façon continue, aux emprunts obligataires lancés par le Trésor public ivoirien. En témoignent le TPCI 6% 2013-2016 souscrit à hauteur de 11,307 milliards Fcfa, soit 5,47% et le TPCI 6,3% 2013-2018 à hauteur de 11,307 milliards Fcfa, soit 11,57% du montant global.

Le ministre a d’ailleurs révélé que le chiffre d’affaires global du secteur des assurances a atteint 360 milliards Fcfa en 2018, avec un taux annuel de progression de l’ordre de 7% sur les dix ans. Le marché ivoirien demeure le premier de la Conférence interafricaine des assurances (CIMA) avec 27% de part en 2017. Le secteur emploie plus de 3000 salariés, paie des impôts et taxes évalués à plus de 6 milliards Fcfa au 31 décembre 2017.

Ce sont là des performances à saluer. Mais le secteur reste confronté à de nombreuses difficultés, note Adama Koné.  95% de la population ivoirienne ne sont pas couverts par des assurances, vu que l’offre d’assurance ne touche que 3 à 5% des habitants de la Côte d’Ivoire.  Le taux de pénétration estimé à 1,7% se situe en dessous de la moyenne en Afrique estimée à 4%, quand le rythme de règlement des sinistres automobile reste faible, en dépit d’une progression de l’ordre de 6% enregistrée 2016 et 2017.

 

Quelques préoccupations des assureurs

Ces défis identifiés par le ministre, il convient de dire qu’ils font partie des préoccupations soulevées par le président de l’Association des sociétés d’assurance de Côte d’Ivoire, Johnson Boa. Aussi par la voix de son président, Kanté Mamadou, l’Association nationale des courtiers d’assurance et réassurance de Côte d’Ivoire (ANCARCI) a pour sa part formulé deux doléances.  L’une porte sur le maintien de l’arrêté du 29 janvier 1999 fixant les taux de rémunérations des courtiers d’assurances et sociétés de courtage ; et l’autre sur la participation active de l’ANCARCI aux conditions d’attributions des agréments des courtiers.

En réponse, le ministre a soutenu que l’Etat ivoirien qui fait beaucoup déjà en vue de contribuer au développement du secteur ne lésinera pas sur les efforts. Entre autres décisions prises en 2018, il a cité l’intensification du contrôle des intermédiaires non agréés à l’intérieur du pays et la signature de l’arrêté fixant les conditions de délivrance des cartes professionnelles aux agents des banques, des établissements financiers et des systèmes décentralisés pour la commercialisation des produits d’assurance.

Emmanuel Akani

Source: Minutes Eco