La rencontre entre le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Ly Yong, et le Patronat ivoirien au grand complet a donné lieu à des échanges passionnants le 28 mars dernier à la Maison de l’entreprise, au Plateau. Toutes les faitières et organisations représentatives du secteur privé étaient présentes. A savoir la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), la Chambre de commerce et d’industrie représentée par son président Touré Fama, et la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (FIPME) que dirige Joseph Boguifo.
Des problèmes structurels de compétitivité
Situant le contexte, le président de la CGECI, Jean Marie Ackah, a indiqué que la problématique de l’industrialisation de la Côte d’Ivoire est depuis quelques années au rendez-vous de plusieurs cadres d’échanges qui impliquent le secteur privé. « Cette industrialisation, basée sur une transformation de nos matières premières, est un formidable levier pour l’éclosion de champions nationaux dans au moins deux secteurs : l’Industrie et l’Agro-Industrie », souligne-t-il, égrenant des actions menées par le gouvernement qui ont abouti à « des progrès en matière de facilitation de l’activité industrielle. »
Mas il relève avec regret qu’en dépit de ces efforts, l’industrie ivoirienne industrie reste encore confrontée à des problèmes structurels de compétitivité liés notamment aux coûts des facteurs de production dont l’énergie, l’eau, les intrants importés, ainsi qu’au manque de performance logistique. A cela s’ajoute la faible disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée et directement productive. De plus, l’accès au foncier industriel demeure problématique, notamment pour les petites et moyennes industries.
En outre, les entreprises industrielles font toujours face aux lourdeurs administratives, à une pression fiscale difficilement soutenable et pas toujours en cohérence avec la volonté stratégique de développement industriel, à une règlementation parfois trop contraignante, et aux difficultés d’accès aux marchés régionaux et internationaux.
Concurrence, équipements, qualité, champions nationaux…
« Certains secteurs industriels souffrent également de la concurrence déloyale des produits issus de la fraude, de la contrefaçon et du secteur informel, aggravé en particulier par la faiblesse des équipements des structures nationales destinées à lutter contre ces fléaux », a terminé Jean Ackah, appuyé par tous les participants qui ont pris la parole.
Le président de la FIPME, Joseph Boguifo, a ainsi indiqué que le secteur privé est en phase avec le gouvernement sur la nécessité d’aller à l’industrialisation. « La question, c’est comment y arriver ? Comment on y arrive ? Quels actes concrets faut-il poser ? », a-t-il interrogé. Claude Koutoua, le président de la commission Energie-Qualité, hygiène, sécurité et environnement (E-QHSE) de la CGECI, a pour sa part soulevé le niveau très faible de l’infrastructure qualité dans les Etats africains. Une faiblesse qu’il perçoit comme un frein à la compétitivité du secteur industriel dans les Etats du continent. A sa suite, un autre opérateur économique membre du conseil d’administration de la CGECI, Stéphane Eholié, a indiqué qu’il est vain pour tout Etat d’aller réellement à l’industrialisation sans champions nationaux. Il faut donc au préalable favoriser le développement des entreprises locales, plutôt que de les étouffer par la pression fiscale et attendre que des multinationales viennent créer des industries dont les richesses créées ne profiteront pas réellement à la Côte d’Ivoire.
Le développement technologique est important
En réponse à toutes ces préoccupations, le Chinois a expliqué que l’ONUDI est une agence spécialisée des Nations unies qui promeut un développement inclusif et appuie le développement industriel par la transformation des ressources. Ce sont ces objectifs qui sous-tendent la vision de l’ONUDI, qui est de mettre l’Afrique sur la voie du développement industriel inclusif durable. « Sans implication forte du secteur privé, on n’atteindra pas un bon résultat. Il faut mettre l’accent sur la stratégie d’industrialisation. Il faut s’adapter au développement permanent et être ouvert à l’apprentissage. Le développement technologique est important. N’attendez pas qu’on vous donne ces technologies gratuitement », a conseillé le Chinois. Il a exhorté la Côte d’Ivoire à créer des zones industrielles exclusives, comme l’ont fait la Chine, le Japon, l’Inde, etc., qui sont passés par cette étape pour atteindre l’industrialisation.
Emmanuel Akani
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Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada
Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus
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