La professionnalisation des chaines de valeur agricole préoccupe la Société Financière Internationale (IFC) et ses partenaires qui ont procédé ce mardi 16 avril 2019, à Abidjan, Azalai hôtel, au lancement de la section Côte d’Ivoire de l’Agribusiness Market Ecosystem Alliance (AMEA). C’était en présence de l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, notamment les représentants du secteur public et du secteur privé ainsi que les représentants des organisations professionnelles agricoles (OPA).

Le directeur pays de l’IFC, Olivier Buyoya, a indiqué que l’AMEA est une plateforme qui vise à accompagner les organisations agricoles dans leurs efforts de professionnalisation.  « En dépit des efforts déployés par l’Etat et les collectivités, les institutions financières et les partenaires au développement, et malgré leur engagement, les OPA, au cœur du système agricole ivoirien, peinent à offrir de meilleures conditions de vie et de travail à leurs membres », a martelé Olivier Buyoya qui avance que ces organisations ont plus que jamais besoin d’être accompagnées.

Mieux se structurer, adopter une démarche qualité…

L’AMEA, explique-t-il, offre une opportunité unique pour aider ces organisations à mieux se structurer, à gérer plus efficacement leurs ressources, à adopter une démarche qualité dans la production, à augmenter leurs revenus, à avoir plus de crédibilité vis-à-vis des institutions financières pour faciliter l’accès à plus de crédit et à développer leur volume d’affaires.

L’Alliance s'emploiera donc, en pratique, à améliorer la qualité et la performance des chaînes de valeur de l'agriculture et de l'agro-industrie en Côte d'Ivoire en mettant à disposition le matériel de formation, les outils d'évaluation et les listes de prestataires de services nécessaires pour soutenir le renforcement des capacités des coopératives et des fournisseurs d'intrants agricoles du pays.

Premier producteur mondial de cacao et de noix de cajou, relève Olivier Buyoya, la Côte d’Ivoire qui exporte également de l’huile de palme, du coton, des ananas, des mangues et des bananes peut effectivement tirer un grand profit de ce programme. 67% des Ivoiriens tirent leur subsistance du secteur agricole, qui contribue pour près de 21% au PIB de la Côte d'Ivoire et fournit 49% des emplois aux travailleurs actifs. Toutefois, le secteur est particulièrement affecté par la faiblesse de la transformation locale, la qualité insuffisante des produits et les pertes après récolte dans certaines chaînes de valeur, ainsi que les faibles compétences de gestion des organisations de producteurs.

Des normes ISO en cours d’élaboration

Le senior operations officer de l’IFC, par ailleurs PCA de l’AMEA, a insisté pour sa part sur la nécessité de renforcer les capacités des organisations des producteurs afin d’améliorer sensiblement leur accès aux financements. L’Alliance a travaillé dans ce sens avec l’ISO afin d’élaborer des directives qui permettent d’évaluer des OPA en attendant d’aboutir à la certification au bout du processus ; ce qui permettra aux banques de leur faire confiance et pouvoir leur accorder des prêts pour le développement de leurs activités. 29 directives devant devenir des normes ISO ont été publiées en 2018, au terme d’un long processus. L’AMEA compte, pour plus d’efficacité, multiplié par 5 ses activités en 2019. Pour Marc Steen, chef de Projet de la CNFA et membre du secrétariat de l'AMEA, "la mise en place d'une plateforme AMEA aidera les organisations de producteurs à atteindre leur plein potentiel, à fournir des services de qualité à leurs clients et à améliorer la visibilité des produits agricoles provenant de la Côte d'Ivoire". Les organisations membres de l’AMEA en Côte d’Ivoire sont l’IFC, la CNFA, USDA, Technoserve, IDH, Cargill et Rainforest Alliance.

Emmanuel Akani