825 Fcfa le kilogramme de cacao bien fermenté, bien séché. C’est prix d’achat bord champ du cacao arrêté pour la campagne principale de commercialisation 2019-2020. Il a été annoncé ce mardi 1^er octobre 2019, en marge de la Journée nationale du cacao et du chocolat (JNCC 2019) qui se tient à la Caistab, par le président du conseil d’administration du Conseil du café-cacao, Lambert Kouassi Konan. Ce prix garanti aux producteurs a été fixé par le conseil sur la base des ventes anticipées et tenant compte des stocks de cacao à vendre, et entériné par le conseil des ministres en sa session de mercredi dernier, qui s’est tenue à Dimbokro. « Ce n’est pas le prix de 1000 F/kg que nous attendons tous. C’est un objectif et nous y allons progressivement. (…) Par une bonne anticipation des ventes, nous avons pu réunir les conditions pour servir à nos producteurs un prix bord champ qui soit un peu encourageant », a lancé l’ancien ministre d’Etat qui mesurait amplement la déception du monde paysan.

Ce prix représente 10% d’augmentation par rapport à la campagne de commercialisation 2018-2019, au cours de la laquelle le kilogramme de cacao a couté 750/kg. Cette hausse, aussi lègère soit-elle, commente Lambert Kouassi Konan, offre aux producteurs une marge qui leur permet d’engranger des revenus supplémentaires substantiels. Par ailleurs, les mesures habituelles d’accompagnement restent en vigueur relatif au contrôle des prix, à la qualité de la production, au trafic transfrontalier du cacao, la péréquation du transport, etc. afin d’assurer au producteurs le juste prix.

Un bon point de la campagne écoulée, a révélé le PCA, c’est qu’en ce qui concerne l’industrie du cacao, les broyages du cacao  en Côte d’Ivoire ont connu une progression de 8%, s’établissant à plus de 538 000 tonnes de fèves transformées sur place. Une performance qui fait de la Côte d’Ivoire le premier broyeur de cacao au monde.

Vers la limitation de la production annuelle à 2 millions de tonnes

A écouter Lambert Kouassi Konan, 2018-2019 a été somme toute une campagne normale, fortement marquée par des ventes spéculatives dans un contexte de volatilité de la Livre Sterling, en raison de la sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne, c’est-à-dire le Brexit. Des prévisions  de production et excédent – qui ont été lancées çà et là – mais qui étaient erronées ont contribué à maintenir les prix à un niveau très bas. « Nous sommes partis de 1111 Fcfa en début de campagne pour remonter à 1400 Fcfa maintenant », souligne le PCA qui affirme que la qualité marchande du produit a été bonne et qu’elle devrait être consolidée.

Le directeur général du Conseil, Yves Koné, a rassuré que des actions sont en cours qui permettront de garantir aux producteurs un prix d’achat suffisant pour couvrir leurs charges et leur offrir une marge pour continuer leurs activités. Il évoquait entre autres la concertation avec le Ghana et l’accord sur un prix plancher signé avec les chocolatiers. Mais il a mis l’accent également sur des actions fortes en cours dont une des plus importes concerne le recensement des producteurs. Cette opération permettra, au dire du directeur général, de régler le problème de la traçabilité du cacao qui sort des plantations. Au-delà, le conseil a décidé de la limitation de la production nationale autour de 2 millions de tonnes par an. L’objectif, c’est d’éviter d’innover le marché par un surcroit de production qui vient généralement annihiler les efforts pour obtenir des prix assez intéressants sur le marché mondial.

Emmanuel Akani