Le ministère de  l’Economie et des Finances a organisé ce lundi 28 octobre, à la Maison de l’entreprise au Plateau, en collaboration avec le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, une campagne de sensibilisation des acteurs de l’immobilier et des populations sur les instruments financiers de l’habitat, notamment le compte de mobilisation  de l’habitat (CDMH). Il s’agit d’un dispositif visant à améliorer les conditions du crédit des ménages pour l’accession à la propriété de l’habitat social et économique, et à concourir au refinancement des crédits-acquéreurs consentis par les banques et établissements financiers.

A l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, Fanta Minafou  Coulibaly, a réaffirmé la détermination du gouvernement à poursuivre l’amélioration des performances économiques, assurer l’inclusion sociale, et renforcer la protection sociale en faveur des populations vulnérables. Ainsi, en vue d’assurer au plus grand nombre l’accès au logement qui fait partie des 12 projets composant le Programme social du gouvernement (PsGouv), il a été mis en place un dispositif de soutien à l’habitat à travers le CDMH. Mais ce dispositif a montré ses limites à cause « des coûts jugés onéreux pour les banques et les ménages. » C’est donc pour relancer l’attrait des banques pour le CDMH que la circulaire n 12 portant nouvelles conditions de financement aux guichets du CDMH a été signé le 23 février 2018.

La rencontre visait donc à vulgariser les dispositions nouvelles instituées par cette circulaire, qui prévoient un taux d’intérêt de 5,5% l’an (y compris l’assurance), pour les acquéreurs de logement social et économique. « Le taux de refinancement pour les banques, au guichet CDMH, est porté à 2%. Celles-ci conservent leur marge avec un barème de refinancement de 90% et 95% en fonction de la durée du prêt, et seuls les crédits de 11 à 20 ans décaissés totalement sont refinançables », a ajouté le directeur de cabinet.

Fanta Minafou Coulibaly a invité instamment les banques à se réapproprier le CDMH afin de faciliter les crédits acquéreurs. Aussi a-t-elle encouragé les différents acteurs concernés par le logement social et économique à se familiariser avec le CDMH afin de bénéficier de ses facilités.

Le ministre de la Construction, Koné Bruno, a pour sa part souligné que les mesures prises par l’Etat au profit de promoteurs immobiliers ont permis de « lever les nombreux écueils auxquels le programme de logement social et économique était confronté. » Les mesures d’exonération fiscales accordées aux promoteurs immobiliers ont ainsi couté 35,6 milliards Fcfa.

« Quoi qu’on dise, le programme des logements sociaux n’est pas un échec. Nous reconnaissons que les réalisations sont très en deçà des objectifs mais en même temps il n’est pas correct de dire que le programme est un échec. Beaucoup de choses ont été faites sur lesquels les promoteurs et les propriétaires pourront capitaliser pour aller plus vite », a déclaré le ministre. Il rassure à la fois les promoteurs et les acquéreurs que l’Etat est très attentif, très engagé pour faire aboutir le programme des logements sociaux.

Emmanuel Akani  

Source: Minutes Eco