Dans le cadre de la 4e session des sherpas de la Coalition des ministres des finances pour l’action climatique qui se tient à Abidjan du 24 au 26 février, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Coralie Gevers, a indiqué que parmi les défis auxquels le monde doit faire face, la question du changement climatique est la plus pressante. L’investissement dans la lutte contre le changement climatique est un aspect important de la lutte contre la pauvreté et il urge de faire en sorte que le secteur privé s’implique pleinement dans cette lutte. 

Elle affirme que la Banque mondiale est l’organisation qui finance le plus le changement climatique. D’une enveloppe de 20 milliards en 2012, la Banque est passée pour la période 2020-2025 à plus 200 milliards de dollars à dégager. « Nous voulons développer un certain nombre d’instruments à mettre à disposition des ministères de l’économie pour le développement d’une économie forte », a déclaré Coralie Gevers. Elle s’est réjouie que la Côte d’Ivoire et d’autres pays soient engagés dans l’atténuation des effets du changement climatique. Aussi salue-t-elle à sa juste valeur l’engagement du pays qui montre son leadership en termes d’actions menées contre le changement climatique.

Les conditions d’une action efficace contre le changement climatique

Comme elle, l’ambassadeur des Pays Bas, co-présidente du NDC Partnership, Yvette Daoud, a félicité l’Etat pour le lancement du plan de partenariat et le programme pays du Fonds vert pour le climat. La complémentarité entre les deux programmes, note-t-elle, est cruciale pour soutenir les efforts du pays pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Elle affirme que les objectifs ne peuvent être atteints sans l’engagement et le leadership des ministres des finances qui jouent un rôle central dans l’intégration de l’action climatique dans les processus nationaux clés. Notamment pour les analyses et les projections macro-économiques, les politiques fiscales, les budgets et l’état des dépenses à moyen terme, les plans d’investissement public et la régulation pour débloquer les ressources financières. « Une action efficace contre le changement climatique appelle à des changements rapides et systématiques dans notre mode vie et dans notre politique de développement », soutient SE Yvette Daoud.

Créer la richesse dans un environnement sain 

Le directeur du département des changements climatiques à la Banque africaine de développement (BAD), Dr Antony Nyong, soutient lui que nous sommes en face d’une urgence climatique au cœur justement de l’Agenda 2063 qui vise à en gérer l’impact. Pour tenir les engagements des pays africains qui se chiffrent à près de 3000 milliards de dollars, il conseille le marché des obligations vertes. C’est une opportunité à saisir et la BAD travaille à mobiliser des ressources au profit des Etats. Il appelle également le secteur privé, banques, assurances et autres à en profiter.

« L’Afrique est le continent de beaucoup d’opportunités. Des ressources que nous pouvons mettre en Å“uvre sont disponibles ;  la BAD est engagée à accompagner les Etats », a déclaré Anthony Nyong, pour qui la 4^e révolution industrielle ne doit pas se faire sans l’Afrique. Le but, insiste-t-il, c’est de « créer la richesse dans un environnement sain », sachant que « le changement climatique accentue la pauvreté. »

Edouard Amichia