Désormais trimestriel, Entrepreneur corner, le rendez-vous d’échanges initié par le fonds d’investissement dédié aux PME et startup en Côte d’Ivoire, Comoé capital, a porté pour la première édition de 2021 sur le thème : « Résilience et innovation frugale : exemples d’entrepreneurs locaux qui réussissent. » La rencontre qui a eu lieu le jeudi 18 mars, au siège du fonds, aux 2 Plateaux Vallons, a permis à des chefs d’entreprises panélistes de partager leurs expériences. Le directeur général d’IPCE, Adjo Toussaint, un cabinet d’audit-conseil  et d’accompagnement des entreprises en termes de management des performances, définit les innovations frugales comme étant la capacité à se débrouiller avec ce qu’on a pour s’épanouir. « A l’échelle des entreprises, c’est faire du low cost en termes d’investissement tout en assurant la qualité », précise-t-il.  Il a mieux disposé l’auditoire à suivre le récit de Sara Coulibaly, DG de Naya Holdings, promotrice de la marque de poupées Naima Dolls. Celle-ci a expliqué comment elle a pu entreprendre avec les moyens dont elle disposait pour arriver à un produit commercialisé à travers le monde.  Ã‚« Quand tu entreprends dans un domaine innovant, surtout en tant que pionnier, tu as du mal à trouver des interlocuteurs financiers pour évoluer. Pendant les quatre  premières années, nous avons fait du réinvestissement permanent, de l’économie à tous les niveaux de la chaine de valeur et surtout beaucoup d’application de l’équipe », explique Sarah Coulibaly

Au bout des efforts, la réussite pour les PME et start-up qui arrivent à surmonter de nombreuses épreuves. Sylvère Kouakou, le directeur général de Green Green counties compost, une société qui fait la promotion de l’agriculture climatique et du jardinage écologique, est passé par cette case. « J’ai connu des chocs. C’était très difficile au départ mais toutes ces difficultés nous ont forgés. Le choc, c’était surtout le mépris que l’entreprise et ses travailleurs pouvaient recevoir d’autrui, des visiteurs. Il fallait se promener dans les restaurants pour recueillir des restes de nourriture », explique l’entrepreneur.

Quant à lui, Adjo Toussaint d’IPCE raconte que pour le haut cadre qu’il était, le choc a été d’abord familial. Difficile de faire comprendre à la famille et son entourage qu’il renonçait à tout pour se lancer dans une aventure. Aujourd’hui, son cabinet qui assiste les entreprises, notamment les PME, avec la démarche Lyne management, a un chiffre d’affaire qui avoisine le milliard de Fcfa. En ce qui la concerne, Sarah Coulibaly garde en tête deux chocs principaux. Le premier a été l’accueil mitigé réservé aux premières poupées noires et le second, une mésaventure qui a vu le stock de poupées et le matériel de packaging emporté en une nuit de 2018, lors d’une inondation survenue à la Riviera Palmeraie.  Après avoir surmonté les épreuves, la start-up qui risquait de perdre une importante commande a su s’en sortir. Si elle a perdu beaucoup d’argent à la fin de l’opération, elle pouvait en revanche se réjouir d’avoir pu conserver la confiance de ses clients qui sont devenus des partenaires pour l’avenir. Avant le panel, le président de l’Association ivoirienne des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (AIENER), Edi Boraud, a sensibilisé à l’adoption de bonnes pratiques pour éviter la surconsommation et réaliser des économies sur les factures d’électricité.

Emmanuel Akani