Le professeur Jacques Attali qui séjournait en Côte d’Ivoire a échangé ce mercredi 26 janvier, à la Maison de l’entreprise, au Plateau, avec une vingtaine d’acteurs économiques ivoiriens triés sur le volet et représentant un large panel du secteur productif ivoirien. Il a partagé son expérience avec les administrateurs de la Confédération générale des entreprises (CGECI), dirigeants de grandes entreprises, de PME et des acteurs de l’encadrement des entreprises, qui ont pu lui soumettre des préoccupations auxquelles il a apporté des réponses, leur donnant des conseils pour développer leur business et devenir des champions nationaux voire continentaux.

Le français a traduit, comme il l’a fait lors de la conférence inaugurale de la CGECI Academy, sa confiance dans le potentiel de développement de la Côte d’Ivoire. « Vous avez toutes les raisons d’être la puissance la région et nous avons toutes les raisons de vous aider à y arriver. (…) Il y a beaucoup d’entreprises françaises qui aimeraient travailler avec vous ; vous avez un potentiel énorme… », a affirmé l’universitaire très écouté dans le monde des entreprises à très le monde.

Il a jeté un regard sur l’avenir, donnant une idée des secteurs économiques qui concentrent les investissements et où les entrepreneurs sont sûrs de faire de bonnes affaires tout en contribuant au développement de leur pays. Il a cité, entre autres, le digital, la santé, l’éducation, le tourisme, les technologies, l’alimentation. Aussi le professeur Jacques a-t-il donné de précieux conseils aux entrepreneurs qu’il a encouragés à croire en eux et à profiter des opportunités qu’offre le vaste marché africain pour devenir des champions nationaux voire continentaux ou mondiaux.

Il s’est longuement appuyé sur l’exemple de fintech dont le nombre a quadruplé en Afrique ces dernières décennies dont certaines constituent des success stories. « Vous avez du potentiel. (…) Le succès vient de la conscience du manque. (…) La clé de tout, c’est la motivation. la deuxième, c’est la discipline », a déclaré Jacques Attali.

Les préoccupations de Jean-Marie Ackah et du secteur privé ivoirien

Le Président de la CGECI, Jean-Marie Ackah, a indiqué qu’il partage avec le professeur Jacques Attali la conviction que le développement de la Côte d’Ivoire ne pourra se faire sans le secteur privé. « Tout le monde en est convaincu. Le gros problème, c’est la mise en Å“uvre. Comment on passe de l’étape de l’idée à la mise en Å“uvre d’actions permettant le développement du secteur privé ? », a indiqué le leader du Patronat ivoirien, soulignant que cela  est la préoccupation du secteur privé ivoirien.

Il s’est dit persuadé que l’éminent universitaire pourrait aider le secteur privé ivoirien, mais aussi le gouvernement, dans la bonne appréhension de la transformation de l’économie ivoirienne par l’industrialisation et le développement des pôles productifs. « Comment avoir une vraie politique des PME ? Comment on passe d’un secteur informel fort à celui d’un secteur formel qui ne soit pas perçu comme une sanction ? Comme on arrive à la création de champions nationaux ? », a interrogé Jean-Marie Ackah, qui a livré sa vision du développement de la Côte d’Ivoire, convaincu que le pays a le potentiel pour relever le défi.

Par ailleurs, il a remis à l’illustre hôte une copie du livre blanc sur l’industrialisation élaboré par la CGECI et qui constitue l’un des piliers du Plan national de développement (PND 2021-2025), avec pour objectif d’atteindre 20% d’industrialisation à terme.  

Emmanuel Akani