30 experts de la filière rizicole issus des 5 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Nigeria) où le projet « Semences de riz en réponse au Covid-19 (CORIS) » est actuellement implémenté, ont pris part le dimanche 27 et le lundi 28 mars 2022, à l’hôtel La Playa à Grand Bassam, à un atelier technique de réflexion stratégique et de revue du projet. Les travaux se poursuivent avec une visite de terrain du 29 au 31 mars 2022, à Bongouanou, puis à Bouaké.

Le projet CORIS est mis en œuvre par le Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice), en collaboration avec les projets « Centre d’innovations vertes » (Pro-CIV) et « Chaînes de valeur orientées vers le marché pour l’emploi et la croissance dans la CEDEAO » (MOVE) de l’agence allemande de coopération, Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) à hauteur de 8 millions d’euros, « cette initiative soutient la production de semences certifiées de haute qualité et résilientes au changement climatique afin de stabiliser les systèmes de production rizicole pendant et après la pandémie Covid-19 », explique Maria Schmidt, responsable du projet au siège de la GIZ à Bonn en Allemagne. Ernst-Otto Zippel, le chargé du projet CORIS auprès d’Africa Rice, précise pour sa part que l’Institut panafricain de recherche rizicole est également membre du groupe de travail Map4Rice et est un centre de recherche du groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR).

L'objectif du projet est d'améliorer la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et de soutenir le système de semences de riz indépendant et de haute qualité, qui peut en outre relever des défis tels que le changement climatique et l'instabilité des rendements. « La production du riz avec des semences améliorées rendra l’Afrique autosuffisante en matière de nutrition. Le riz est un aliment de base en Asie mais il pourrait l’être aussi pour certains pays africains », a déclaré le responsable du Centre d’innovations vertes pour le secteur agro-alimentaire à Abidjan, Magnus Schmid. Il ajoute qu’il est important de travailler à relever ce défi dans le contexte mondial actuel où les pandémies, le changement climatique et les guerres – comme c’est le cas en Ukraine – favorisent les pénuries alimentaires dans le monde entier.

En particulier, dans les domaines des bonnes pratiques agricoles (BPA), de la post-récolte et du stockage dans la production de semences, CORIS applique les résultats de recherche d’Africa Rice, de l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI) et apporte ainsi les connaissances de la recherche agricole internationale à grande échelle à l'application.

Si le gouvernement allemand entend ainsi atténuer les conséquences de la pandémie Covid-19 sur le secteur agroalimentaire, la vision est bien de renforcer la résilience de groupes cibles par la production durable de 27.000 tonnes de semences certifiées de haute qualité dans ces cinq pays africains.

Mieux, en promouvant la recherche locale et en mettant en réseau des experts de la sous-région, le projet CORIS apporte des réponses à la problématique de la dépendance des Etats africains vis-à-vis des pays d’Asie du sud d’où ils importent 50 % de leurs besoins en riz, Il contribue ainsi à réduire la pauvreté, à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à améliorer les moyens de subsistance des producteurs et productrices, ainsi que des autres acteurs de la chaîne de valeur du riz en Afrique.

Emmanuel Akani