Thursday 15 December 2016
/ Le mariage d'une ado de 13 ans enceinte avec son "violeur" révolte la population
La justice tunisienne a autorisé le mariage d'une adolescente de 13 ans avec un membre de sa famille qui l'a mise enceinte. La protection de l'enfance demande l'annulation de ce mariage, qu'elle qualifie de viol physique et mental.
C'est une histoire qui a autant indigné les associations des droits des enfants que les internautes. Une fillette de 13 ans, dans la région du Kef en Tunisie, a été mariée le 5 décembre dernier à l'homme qui l'a mise enceinte. Cet homme qui est pourtant un membre de sa famille. Selon le porte-parole du tribunal de première instance, Chokri Mejri, l'adolescente "n'a pas été violée. Nous avons entendu la fille et après vérification de tous les détails, nous avons considéré qu'elle était apte au mariage. La preuve, elle est enceinte".
Pourtant, l'article 227 bis du Code Pénal tunisien prévoit une peine de six ans de prison pour toute personne "ayant fait subir sans violence l'acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de 15 ans accomplis", paradoxalement, l'article prévoit également que "le mariage du coupable avec la victime (...) arrête les poursuites".
La jeune fille est enceinte de 2 à 3 mois et a eu un rapport sexuel avec le frère de ses deux beaux-frères. "Les deux familles ont demandé le mariage pour ne pas faire scandale", a rapporté le porte-parole. L'accord a été donné le 1er décembre et le mariage a été prononcé le 5 décembre.
Un "viol" selon la protection de l'enfance
Alors qu'une fête était prévue dimanche dernier pour célébrer l'union, la protection de l'enfance est intervenue pour l'annuler. "Quand il s'agit d'une enfant de 13 ans, on ne peut pas parler d'un rapport sexuel avec consentement. Il s'agit d'un viol", a dénoncé la responsable de la protection de l'enfance, Houda Abboudi. "La décision de justice n'a pas tenu compte de l'intérêt de cette enfant, qui va en plus se marier avec son violeur". Houda Abboudi estime que ce mariage est une véritable violation de l'intégrité physique et psychique de la fillette.
Elle est rejointe par Monia Ben Jemia, Présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates, qui estime que "des juges considèrent qu'à l'âge de 13 ans, comme elle est pubère, elle est consentante. Or à 13 ans, on ne peut pas donner un consentement libre et éclairé". Elle demande l'abrogation de l'article 227 bis.
Cette affaire a également interpellé les internautes
La Tunisie a pourtant fait plusieurs pas en faveur des droits des femmes, même si elles restent bien souvent discriminées. En 2014, un projet de loi contre les violences faites aux femmes y a été élaboré. Il prévoit la mise en place d’un centre d’hébergement des femmes victimes, d’un observatoire pour signaler les différents cas de violence contre les femmes, et de l’institution d’une nouvelle spécialité au niveau de la police judiciaire sur les affaires de violences faites aux femmes.Il est toujours en attente de lecture au Parlement.
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