Michel Barnier a présenté, mercredi, le cahier des charges qu’il entend suivre si les Etats membres le valident. Mais les désaccords sont déjà palpables avec Londres, en particulier au sujet du chèque de départ.Les discussions n'ont pas encore commencé et déjà, la tension est perceptible. Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour la Commission européenne , a dû peser ses mots, mercredi devant la presse, en présentant les grandes lignes de négociations qu'il entendait mener si celles-ci sont approuvées, le 22 mai prochain, par les Vingt-Sept Etats-membres.Bien que l'exercice ait été conçu, à l'origine, comme la présentation d'un texte technique et juridique , c'est en réalité à une intervention très politique qu'a dû se livrer le Savoyard. Et pour cause : des deux côtés de la Manche, la tension est très nettement montée au cours des tout derniers jours. Theresa May sur « une autre galaxie » Un article de la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » a en effet révélé, ce weekend, que le récent dîner entre Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, et Theresa May, la Première ministre britannique, s'était passé beaucoup moins bien que ce qu'affirmait la version officielle. A en croire cet article, le Luxembourgeois aurait eu le sentiment que son hôte était sur « une autre galaxie ».Une facture de départ portée à 100 milliards d'euros ?Cette promesse de fermeté est aussi la conséquence d'un autre article, du « Financial Times » cette fois, selon lequel la facture du départ, souvent estimée autour de 60 milliards d'euros pour Londres, pourrait se situer, en réalité, autour de 100 milliards. Le quotidien britannique croit savoir que les pays européens ont décidé d'être plus durs encore dans leurs exigences, emmenés par Paris, Berlin et Varsovie. David Davis, l'homologue britannique de Michel Barnier dans la future négociation, a d'ores et déjà rétorqué que son pays « ne payerait pas 100 milliards d'euros ». Pas de « paquet global »Dans ce contexte, Michel Barnier a tenté de mettre les points sur les « i », mercredi, dans une salle de presse de la Commission européenne pleine à craquer. « Certains ont créé l'illusion que le Brexit n'aurait pas d'impact matériel sur nos vies (...). Ce n'est pas le cas », a-t-il prévenu. Avertissant que « l'horloge tourne », il a répété que l'urgence était de régler les termes du divorce, et que seules des avancées suffisantes sur celui-ci permettraient d'évoquer, si possible dès la fin de l'année 2017, les contours du futur partenariat entre le Royaume-Uni et l'Union. Une mise au point qui n'est pas non plus pour plaire à Theresa May, bien décidée à négocier un paquet global dans lequel « rien n'est tranché tant qu'on n'est pas d'accord sur tout ».
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