N’da Comoé, Projet Daoukro Energies : « Nous allons produire 350 MW d’électricité à partir du biodiesel, de la biomasse et du biogaz »

Friday 17 November 2017 / N'Da Comoé, PCA Seres Synergies Holding SA

Dans le cadre du projet de construction d’une centrale thermique à biomasse dénommée "Daoukro Energies", Seres Synergies Holding SA débute officiellement ce samedi 18 novembre 2017, dans la capitale de l’Iffou, la collecte des ressources en biomasse issues des voies urbaines et péri-urbaines des régions de l’Iffou, du Moronou, du N’Zi et de l’Indénié-Djuablin. Il sera procédé à cette même occasion au lancement des travaux de construction de l’usine de fabrication de panneaux solaires et de l’usine de conditionnement de biomasse. Avant ce triple événement, le président du conseil d’administration du groupe, N’da Comoé, parle du projet qui devrait permettre de produire à terme 350 mégawatts d’énergie. 

 

 

 

Monsieur le PCA, en quoi consiste le projet Daoukro énergies que vous pilotez ?

Seres énergies est spécialisée dans les énergies renouvelables. Nous sommes spécialiste d’énergie solaire et nous avons une officialisation en énergie éolienne. L’énergie solaire, c’est l’énergie engendrée par les rayonnements solaires captés par des panneaux qui les transforment en énergie. Quand l’énergie éolienne est l’énergie générée par le vent. En dehors de cela, nous avons l’’energie produite par le thermique à partir de groupes électrogènes alimentés par la biomasse.

Quand vous allez à Ferké 2, la société sucrière produit de l’énergie depuis plus de 30 ans, à partir de la biomasse constituée de résidus de canne à sucre. C’est l’énergie produite à partir de biomasse solide. Dans le même procédé, quand nous mangeons, le reste de nourriture que nous rejetons dégage  du gaz. Ces aliments qui pourrissent produisent du biogaz qui sert à produire de l’énergie.

Autre chose, la coque d’anacarde qu’on jette sert à produire du biodiesel, qu’on met dans des véhicules. Ce biodiesel permet non seulement de faire tourner les moteurs diesel mais aussi d’alimenter une centrale thermique et produire de l’énergie. C’est ce que nous avons décidé de présenter.

 

Les conditions sont-elles vraiment réunies en Côte d’Ivoire aujourd’hui pour l’exploitation des énergies renouvelables ?

Nos nations doivent s’appuyer sur nos fondamentaux. L’Afrique n’avait pas les moyens du nucléaire, parce que trop cher, et n’avait pas la capacité de sa maitrise.  Le monde a besoin d’énergie propre et l’Afrique en a les moyens. A travers l’énergie solaire, la biomasse, le biogaz. L’Afrique a même l’opportunité d’exporter l’énergie propre parce que l’énergie solaire est aujourd’hui donnée cadeau à l’Afrique.

 

Quel commentaire sur l’inauguration du barrage de Soubré ?

Les barrages jusque-là existants de Kossou, Taabo, Ayamé 1 et Ayamé 2 étaient largement dépassés. C’est vrai, la production d’énergie hydroélectrique, c’est de l’énergie renouvelable. Mais il faut pouvoir faire des réserves, et de grandes réserves, sur des kilomètres et des dizaines de kilomètres. Avec les énergies solaire et éolienne, on finit par avoir un complément. La biomasse est une alternative. Le barrage de Soubré est donc une très bonne chose mais nous n’aurons pas la capacité dans cinq ou dix ans de multiplier de tels ouvrages par dix ou par cent, alors que la démographie va grandissante. Nous anticipons sur l’avenir. A côté de ce que l’Etat fait, nous proposons à la nation des énergies alternatives qui assurent à l’Ivoirien un mieux-être.

 

L’Etat projette une puissance installée de 4000 mégawatts en 2020 ; à mi-parcours nous sommes à 2000 MW. Comment les énergies renouvelables peuvent-elles aider à atteindre cet objectif ?

Des projections sont faites ; nous avons deux ou trois autres barrages hydroélectriques qui arrivent mais il y a des systèmes thermiques qui arrivent. De notre côté, nous projetons de nous baser à Daoukro pour produire de l’énergie solaire. Daoukro, c’est l’une des zones les plus ensoleillées du pays. Nous avons en outre des confrères dans le domaine de l’énergie solaire qui vont lancer un projet à Korhogo. Nous mettons l’énergie que nous produisons à la disposition de Côte d’Ivoire Energies, qui la confie à la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) pour la distribution. Nous sommes donc producteurs comme Azito, Ciprel, la centrale thermique de Vridi, etc.

 

Quelle est votre capacité de production actuelle ?

Nous sommes en train de partir sur un segment embryonnaire. Nous avons projeté d’une capacité de 350 MW avec Daoukro Energies. Nous engageons la phase expérimentale qui doit être encadrée par les ministères techniques, notamment du Pétrole, de l’Energie et du Développement des Energies ; de l’Environnement et des Infrastructures économiques. Cette phase expérimentale portera sur des installations d’une capacité de 50 MW dont 30 MW de solaire et 20 MW de biomasse. Le ministère de l’Environnement, de la Salubrité et du Développement durable a démontré que les nouvelles plantations que nos parents créent chaque année dans la zone Sud dégagent un peu plus de 18 millions de tonnes de biomasse que nous brulons. C’est une petite partie de ce qui est coupé et brûlé que nous allons récupérer à Daoukro. Nous allons faire de la collecte de biomasse sur les emprises des routes. Dans l’Iffou, on fait entre 1100 à 1200 Kw par m2. Or pour être rentable, il faut être au moins à 1000. Donc la production de l’énergie solaire à Daoukro, ce n’est pas de l’utopie.

 

Concernant le biodiesel produit à partir de la coque de la noix de cajou, quelle sera votre capacité de production ?

Ce biodiesel va alimenter une centrale thermique. Mais il n’y a pas que la coque d’anacarde qui permet de produire ce biodiesel. Il y a l’amande de la graine de palmier, et le programme que nous avons fait à Daoukro, avec le ministère de l’Environnement, c’est de collecter tout ce qui est déchet dans les villages, au travers des poubelles. (…)

Mais il n’y a pas que la production d’énergie. Nous sommes en train de mettre en place une usine qui va produire, assembler et vendre les panneaux solaires. Une grande première en Afrique. Ces panneaux que nous allons produire à Daoukro pourront servir les autres pays africains.

 

Qu’en est-il des coûts ? Peut-on s’attendre à une réduction du coût de l’électricité avec ce projet ?

L’énergie que nous allons produire  – d’ici un an ça sera effectif au terme d’un calendrier que nous allons négocier –  viendra renforcer la puissance installée de la Côte d’Ivoire. L’énergie sera donc davantage disponible et nous ne pensons pas l’Etat puisse dans ces conditions décider d’augmenter les coûts. Notre apport permettra au moins de stabiliser le coût de l’électricité. Mais la Côte d’Ivoire est déjà l’un des pays où l’électricité coûte nettement moins cher, comparée aux autres pays de la sous région et même aux pays développés.

 

Pourquoi l’énergie produite à partir du biodiesel qui sort de vos usines ne pourrait pas coûter moins cher ?

Le biodiesel que nous produisons sert de fait à alimenter nos engins. C’est pour alimenter notre centrale thermique. Car le thermique sera l’alternative des panneaux solaires. Techniquement, on ne peut capter le soleil que sur cinq heures de temps : de 8h-9h jusqu’à 16h.

Beaucoup de pays ont commencé à produire des centrales solaires mais nous avons proposé mieux : la centrale solaire couplée avec une centrale thermique. Quand le soleil est en train de tomber, la centrale thermique biomasse prend le relais. La centrale thermique que nous allons installer, nous allons l’alimenter avec la biomasse, en alternative avec le biodiesel et le biogaz. Trois sources donc pour alimenter une usine et pérenniser le plus longtemps possible le fonctionnement. Par ailleurs, la déjection humaine va être utilisée également pour produire de la biomasse. 

Les études menées par le ministère des Eaux et Forêts ont montré que la zone de l’Iffou seule va nous permettre de collecter 847 000 tonnes de biomasse sur les emprises de nos routes. Dimbokro – Bongouanou, Bongouanou- Kotobi, Kotobi-Daoukro, Daoukro-Ouellé, Ouellé- Bouaké, etc.

 

Quand ces différents ouvrages sortiront-ils de terre ?

La centrale solaire sera disponible au bout d’un an et la centrale thermique qui nécessite une technologie de production d’énergie via la biomasse – qui nécessite des commandes sur l’extérieur – prendra au moins trois ans, c'est-à-dire au minimum 24 mois. Dans un an, nous allons produire et injecter la première quantité d’énergie dans le réseau national. Aussi, à l’horizon 2020, une partie de la centrale thermique sera fonctionnelle. 

 

Combien coûte ce projet ? Et quelle capacité en termes de création d’emploi ?

Dans sa première phase, le projet va coûter entre 145 à 250 millions d’euros, soit entre 100 à 150 milliards Fcfa, en termes d’investissement. A moyen terme, au bout des trois années consacrées à l’installation, on atteindra un montant cumulé de 750 millions d’euros, soit 900 milliards Fcfa. Et plus loin, avec l’extension du projet à Assinie et autres localités, le coût global se situera largement au-delà de 1000 milliards Fcfa. La biomasse qui va alimenter Daoukro est positionnée à Kotobi et Mbatto. Au nombre des partenaires techniques et financiers, il y a des institutions mondialement reconnues qui s’occupent et financent l’énergie solaire qui sont présents. Ils vont apporter un appui financier et technique à la réalisation du projet.

Le projet va générer entre 2400 et 2600 emplois directs. Nous avons déjà 6000 jeunes, diplômés de toute sorte, de toutes les régions de la Côte d’Ivoire, qui ont déjà déposé leurs dossiers. Nous sommes en partenariat avec l’Agence Emploi jeunes, qui nous accompagne le Fonds Banque mondiale d’appui aux nouvelles entreprises. Nous avons bénéficié d’un peu plus d’un milliard et le salaire de ces jeunes sera pris en charge sur une période d’un an, le temps que l’entreprise prenne le relais. (…)

Propos recueillis sur Radio Côte d’Ivoire par Emmanuel Akani


Source: Minutes Eco

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Soumaré Issouf

Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada

Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus


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