« Rouages et impacts des circuits de distribution dans la conduite de ses affaires. » C’est sur ce thème qu’a porté l’édition du deuxième trimestre 2021 d’Entrepreneur corner, la tribune trimestrielle initiée par Comoé capital, le premier fonds d’investissement dédié aux PME et Start-up en Côte d’Ivoire. Lors des échanges qui ont mobilisé des acteurs de l’écosystème entrepreneurial, le jeudi 10 juin aux 2 Plateaux Vallons, le directeur général d’Afrikréa, Moulaye Tabouré, a dit combien il est important pour toute entreprise d’avoir un bon circuit de distribution de ses produits.Le patron de la market place, qui se veut plateforme pour tous ceux qui veulent créer leur boutique en ligne et vendre partout dans le monde, définit la distribution comme étant « une chaine de valeurs avec plusieurs étapes qui, jusqu’àpeu, était souvent découpée entre plusieurs partenaires, de la personne qui produit àcelui qui transforme et àcelui qui distribue àpotentiellement un revendeur. » Moulaye Tabouré soutient qu’une entreprise qui n’a pas de circuit de distribution tiendra difficilement sur le marché. Sa plateforme qui a réalisé àce jour plus de 15 millions de dollars de transactions dans 170 pays est une aubaine pour le Réseau national des agro-transformateurs (RET-PACI) et sa présidente Alimata Coulibaly. Celle-ci entend saisir l’opportunité pour ouvrir de nouveaux marchés aux agro-transformatrices, tant au plan national qu’àl’international. De son parcours àla tête de la société GLP Les précuits dont elle est la directrice générale, on apprend comment elle est arrivée, dans la recherche de clients, àobtenir des clients directs comme des hotels, mais aussi des clients indirects àtravers des distributeurs et des grands groupes.Eduquer, labéliser et rendre attractifs les produitsLes deux panélistes sont d’avis qu’au plan local, la compétition est intense car il y a très peu de points de distribution qui ont une clientèle suffisante pour absorber tous les types de produits. « Les produits locaux ont beaucoup de mal encore àêtre attrayants pour la population locale. Donc il y a un besoin pour la distribution d’éduquer, de labéliser et rendre plus attractifs les produits locaux », souligne le DG d’Afrikréa. Pourtant, relève-t-il, les produits faits localement en Côte d’Ivoire sont recherchés partout dans le monde. Et s’ils ont du succès ailleurs où ils ont une plus grande valeur, ils sont plus facilement adoptés ici. C’est pourquoi Moulaye Tabouré affirme que la solution, c’est de faire une distribution directe pour chaque vendeur vers des clients àl’étranger. Mais, précise-t-il, cela demande d’avoir un contenu d’une qualité suffisante concernant le packaging, la production, vu que les clients ont des exigences, des besoins et des canaux de communication différents.« Le marché international suppose de savoir communiquer avec du contenu, sur les réseaux sociaux et le net de manière générale. Il faut mettre des photos, savoir raconter une histoire et expliquer la qualité du produit sans que les gens puissent le tricher. Il y a des opportunités mais des challenges àremplir pour pouvoir développer un circuit de distribution qui est un gros avantage pour les producteurs locaux », insiste Moulaye Tabouré. Cette opportunité, Alimata Coulibaly et son réseau qui rassurent que leurs produits sont de qualité veulent vraiment la saisir. Mais ces agro-transformatrices dénoncent une taxation surréaliste de la direction générale des impôts qui pourrait les condamner àmettre la clé sous le paillasson. « Ce que nous faisons, c’est la petite agro-industrie. Nous ne sommes pas encore arrivées àl’industrialisation », interpelle la présidente du réseau. Emmanuel Akani