Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré ce jeudi 15 juillet 2021, lors de la réunion de plaidoyer pour la 20e reconstitution des ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA-20) tenue àAbidjan, que « outre leurs efforts propres de mobilisation des ressources domestiques, les pays africains ont besoin d’un soutien plus important de l’ensemble de leurs partenaires » pour faire face àleurs besoins de financement. Le Fonds Monétaire International estime en effet le besoin de financement en Afrique subsaharienne à285 milliards de dollars US sur les cinq prochaines années, pour lutter contre la pandémie de COVID-19, le dérèglement climatique, et accélérer àla reprise économique.Pis, les Etats africains font face àune recrudescence des attaques terroristes, sans oublier que la pauvreté est l’une des principales causes du terrorisme et des migrations. « L’Afrique subsaharienne a connu en 2020, en plus des attaques terroristes, sa contreperformance la plus importante jamais enregistrée, avec un taux de croissance négatif de 1,9%, et une augmentation de 32 millions du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté », regrette Alassane Ouattara qui a particulièrement mis en lumière les effets dévastateurs de la crise sanitaire qui a freiné la dynamique de croissance amorcée dans plusieurs régions du monde.S’il salue les efforts déjàdéployés en matière de financement, de suspension du service de la dette et de mise àdisposition des vaccins, le chef de l’exécutif ivoirien fait remarquer que « les pays d’Afrique subsaharienne ne disposent malheureusement pas de la même flexibilité et des mêmes instruments » que les économies avancées pour financer durablement la relance économique. Dans ces pays nantis, note-t-il, la reprise sera financée en grande partie par des milliers de milliards de dollars US de mesures budgétaires et des politiques monétaires extraordinaires et accommodantes des banques centrales. Les pays africains risquent donc de manquer le train de la relance et c’est làtout le sens de l’appel qu’Alassane Ouattara lance àla solidarité « indispensable pour le bien de tous et pour combattre les divergences entre les régions du monde ainsi qu’àl’intérieur des pays. » Beaucoup reste encore àfaire pour surmonter la crise de la COVID-19, qui est globale, iniste le chef de l’Etat ivoirien, soulignant que moins de 3% de la population totale en Afrique a reçu une première dose de vaccin, contre environ 54% aux États-Unis et dans l’Union Européenne.Dans ce contexte, la réunion d’Abidjan, organisée en collaboration avec le groupe de Banque mondiale, devait servir de cadre aux Etats africains au Sud du Sahara pour arrêter leurs priorités communes de développement, et faire, dans le cadre de la reconstitution des ressources de l’IDA, un plaidoyer auprès des principaux donateurs de l’IDA, afin de mobiliser au moins 100 milliards de dollars US en vue de relancer leurs économies. « Cette réunion devrait nous permettre de discuter de nos défis communs de développement, notamment en matière d’amélioration du capital humain, de création d’emplois pour nos jeunes et femmes, et de relance économique pour le bien-être de nos populations », a affirmé Alassane Ouattara qui a compté au nombre de ses hôtes en présidentiel onze chefs d’Etat dont Paul Kagame du Rwanda, Macky Sall du Sénégal et Filipe Nyusi du Mozambique.Après le sommet de Paris sur le financement des économies africaines, où l’une des pistes de solution a porté sur une reconstitution ambitieuse des ressources de l’IDA, les Etats du continent étaient appelés àmontrer leurs engagements pour améliorer notre capacité d’absorption, et une utilisation transparente et efficiente des ressources qui seront mises àdisposition, dans le cadre de cette opération, la 20e du genre. A noter que le Directeur Général des Opérations de la Banque Mondiale, Mr. Axel van Trotsenburg, qui a eu l’initiative de la rencontre, et le Directeur Général de la SFI, M. Makhtar Diop, ont pris une part active aux travaux.#Emmanuel Akani