La direction générale des impôts (DGI) a organisé ce jeudi 7 octobre 2021, à Heden Golf hôtel, à Abidjan, un séminaire-bilan du 3e trimestre et perspectives pour le 4e trimestre 2021. Le directeur général Ouattara Sié Abou a révélé à l’entame des travaux que les montants recouvrés au cours du 3e trimestre s’élèvent à 743,6 milliards Fcfa, pour un objectif de recettes de 660,2 milliards Fcfa. Ce qui donne un écart positif de recouvrement, soit un taux de recouvrement de 112,6% et rassure quant à l’atteinte des objectifs assignés au cours du 4e trimestre de l’année, qui se chiffrent à 606,6 milliards Fcfa, en baisse de 32,1 milliards Fcfa par rapport aux réalisations de 2020. Ce montant, le DG Ouattara Sié Abou pense qu’il est à la portée de l’administration fiscale, au regard de ce qui a été déjà accompli depuis le début de l’année. « Nous sommes déjà sur la bonne voie, ce n’est ni le lieu ni le moment de dormir sur ses lauriers ou de tomber dans l’autosatisfaction. Mais bien au contraire, de persévérer dans l’effort, de poursuivre la mise en œuvre de réformes ambitieuses déjà engagées et qui doivent inéluctablement se poursuivre », a indiqué Ouattara Sié Abou. Au nom du ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo, le directeur de cabinet Adama Sall a félicité et encouragé le directeur général et l’ensemble des agents pour les performances enregistrées. Il a toutefois affirmé que « de nombreux défis sont à relever afin de permettre au gouvernement de disposer de ressources pour mener à bien son ambitieux programme de développement et de faire face à ses engagements vis-à -vis des partenaires extérieurs. » Au nombre de ces défis, figure la problématique du relèvement du taux de pression fiscale, dont la faiblesse contribue à instaurer des zones de fragilité au niveau de finances publiques. « Le taux de pression fiscale de la Côte d’Ivoire s’établit à 12,3% en 2020, nettement en deçà de la norme de convergence communautaire de l’Uemoa fixée à 20%. Elle était de 16% mais a chuté consécutivement au rebasage du PIB, qui a conduit à une augmentation de 38,2% de cet agrégat », a affirmé Adama Sall, qui souligne la nécessité d’œuvrer à améliorer la mobilisation des recettes internes. Face à ces défis, Ouattara Sié Abou a marqué sa volonté de poursuivre la généralisation du numérique dans l’administration fiscale. D’ailleurs, les modalités de la prise en compte de certaines pratiques novatrices à mettre en œuvre dans le cadre du nouveau code des investissements devraient être abordées au cours du séminaire. Aussi, le projet de dématérialisation et de gestion électronique des documents devrait être également évoqué et un bilan sans concession de dépôt en ligne des états financiers ou Télé-liasse fait par les participants. Par ailleurs, en dépit des performances enregistrées, Ouattara Abou Sié déplore pourtant des insuffisances que la DGI doit « corriger assez rapidement » si elle veut demeurer une administration moderne et modèle à tout point de vue. Sur la question, il a souligné la nécessité de maitriser, d’ici la fin de l’année, le fichier contribuables « qui offre pourtant des niches à fort potentiel fiscal » et appelé les agents à bannir les comportements déviants. « Des comportements irrévérencieux, arrogants, suffisants, et même de mal gouvernance et de non-respect de la déontologie nous sont signalés. Il est temps d’y mettre fin », a interpellé le directeur général des impôts. Le dir-cab Adama Sall va plus loin en indiquant que les actes condamnables qui ont été enregistrés dans certains services et qui ont conduit à diligenter des missions d’audit et d’inspection doivent être découragés. « Nous attendons les résultats de ces audits », a lancé Adama Sall, affirmant qu’il faut bannir l’impunité.///////////////////////Emmanuel Akani