Dans le cadre de ses activités, le projet de solutions numériques pour le désenclavement des zones rurales et l’e-Agriculture (PSNDEA), mis en place par le gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale, a soutenu la filière avicole qui s’était retrouvée sinistrée après la crise de la Covid-19. Le projet porté par le ministère de la Communication et de l’Économie numérique a fourni des poussins et des aliments pour aider les acteurs de cette filière à surmonter les difficultés. Il a permis aux éleveurs de renouveler leur patrimoine et de se refaire économiquement.

Toutes les entreprises affiliées à l’organisation interprofessionnelle agricole de la filière avicole (IPRAVI) enregistrées au cours de cette opération ont repris leurs activités alors qu’elles étaient destinées à disparaitre à cause de la pandémie. Une visite effectuée du jeudi 15 au samedi 17 décembre dernier, dans des fermes bénéficiaires à Niablé, à Anuanua (Abengourou) et à Agnibilékrou, après un an d’exécution du projet, a permis à l’équipe du projet de vérifier la bonne livraison et utilisation des poussins et aliments et de constater surtout « la renaissance » de l’activité de l’élevage de poulets.

Le soutien a consisté à fournir cinq millions de poussins et 10.000 tonnes d’aliments aux 475 fermiers bénéficiaires référencés auprès du ministère des Ressources animales et halieutiques. « La région de l’Indénié-Djuablin, zone de prédilection de l’aviculture, a reçu 55 % des poussins et aliments, soit environ 2,6 millions de poussins et près de 6 millions de tonnes d’aliments distribués », a précisé le spécialiste e-Agriculture du PSNDEA en charge du volet avicole Koné Abdul Karim. Si l’opération a débuté en 2020, les livraisons ont commencé en 2021. Les éleveurs ont reçu des subventions de la part de l’État et du PSNDEA en tenant compte de leur production.

Bénéficiaire du projet, la présidente de l’Association nationale des aviculteurs de Côte d’Ivoire (ANAVICI) section Abengourou, Mlle N’Cho Anin Louise, a reçu 6.000 poussins chair et 12 tonnes d’aliments qui ont permis la reprise et le fonctionnement de sa ferme. En 2020 durant la crise sanitaire, elle avait plus de 5.000 poulets de chair qu’elle devait vendre pendant les fêtes de Pâques, mais les maquis étant fermés, elle avait tout perdu. Grâce au projet PSNDEA, elle a pu construire deux autres bâtiments, avoir son unité de fabrique d’aliments et agrandir mon chiffre d’affaires.

Quant à Kouadio Ali Ouattara, aviculteur de référence à Agnibilékrou, il avait perdu près de 72 millions FCFA et avait presque abandonné ses fermes à cause de la pandémie. Il faisait une mise en place de 80 000 poulets par vague quatre fois dans l’année et disposait de 60 000 poulets quand survint la Covid-19. La vente avait été retardée compte tenu de la fermeture du marché à Abidjan et les poulets étaient restés invendus. Les pertes étaient donc énormes, mais la dotation de 60.000 poussins et 100 tonnes d’aliments qu’il a reçus du projet lui a permis de relancer son activité et de rappeler les 48 employés qui étaient au chômage. L’aviculteur a pu construire un nouveau lot 25 000 têtes puis un autre de 40 000 têtes. « Le projet nous a vraiment arrangés », reconnait Kouadio Ali Ouattara, bénéficiaire en plus d’une subvention d’abattage. Il a décidé d’industrialiser son activité avec la création d’unité d’abattage d’une capacité de 5000 têtes jour et d’une unité de conservation d’une capacité de 40 000 poulets.

« Grace au projet, l’économie au niveau du département d’Agnibilékrou s’est redynamisée. Les fermiers bénéficiaires sont tout heureux, les consommateurs également parce que les marchés sont achalandés et les prix stabilisés grâce au soutien de l’Etat, au PSNDEA et à l’appui de la Banque Mondiale » s’est félicité Adjoumani Bofoué Parfait, coordonnateur du PSNDEA qui prend fin en janvier 2023.

Edouard Amichia