Le Forum mondial de l'OMT sur l'investissement touristique en Afrique s’est tenu du 20 au 22 février 2020 au Sofitel Hôtel Ivoire, à Abidjan. Il a été marqué le premier jour, jeudi 20 février, par un panel portant sur le thème « Investir dans le tourisme en Afrique : cadre incitatif, juridique, fiscal et financement. » Il a servi de cadre à sept experts issus de différents organismes et institutions pour donner leur vision du développement du secteur du tourisme sur le continent.

Le directeur pays de la Société Financière Internationale (IFC), Olivier Bouyoya, a indiqué qu’il faut permettre aux acteurs de l'écosystème du tourisme « d'être en capacité de fournir des produits et services à grande échelle. Cela passe par l'accès aux financements. » Il estime que estime que le climat des affaires est fondamental pour garantir les investissements dans le secteur touristique. Quant à lui, Docteur Geoffrey Manyara, spécialiste du tourisme à la Commission économique pour l'Afrique des Nations-Unies (UNECA), affirme qu’aucun développement du tourisme n'est possible sans un secteur privé fort et compétitif.

Pour sa part, Docteur Abdu Mukhtar, directeur du développement de l'industrie et du commerce à la Banque Africaine de Développement (BAD), affirme qu'il faut mettre l'accent sur la formation, le développement du capital humain et la création d'un fonds de développement touristique.

Conscient de tous ces défis, le représentant-résident de l'UEMOA, Gustave Diasso, soutient que l’institution guidée par la convergence macroéconomique et l'ouverture du marché communautaire a mis en place, depuis 2010, un Office du Tourisme. Au sein de cet organisme, une direction s'occupe de l'orientation stratégique du développement touristique. Au plan juridique, trois règlements régulent l'activité touristique, portant sur l'investissement, les agences de voyage et les formalités de création. Toutes ces mesures permettent de créer un environnement propice au développement touristique des pays de l'espace Uemoa.

La CEDEAO, elle également, a élaboré une stratégie de développement du tourisme qui se décline en la normalisation, la valorisation du potentiel touristique et la professionnalisation des acteurs du secteur. Stella Drabo, chargée du programme Tourisme à la CEDEAO, a indiqué qu’un programme de promotion (Ecotour) de la destination CEDEAO existe. Aussi l’institution met-elle l'accent sur la protection du patrimoine, le visa unique et l'investissement touristique. « Il faut innover, favoriser l'intégration régionale, renforcer les infrastructures et créer des investissements directs étrangers et locaux », explique-t-elle. Pour Mme Marjorie Saint-Lot, Directrice-Pays de UBER, les services innovants et les TIC sont importants dans l'industrie touristique. C’est pourquoi la réglementation doit faciliter l'avènement de ces services susceptibles de changer les comportements des consommateurs dont les touristes.

Edouard Amichia