La Direction du contrôle financier (DCF) a « une position pivot dans la gestion budgétaire », assure son premier responsable N’da Kacou Ange, que Minutes a interrogé sur ses missions le mardi 26 mars 2024, à Grand-Bassam. C’était en marge de l’atelier de formation des formateurs sur l’implémentation du ‘’Guide méthodologique des systèmes de contrôle de gestion des ministères’’ dont l’implémentation démarrait ainsi. Entretien.
Il y a quelques jours, vous avez organisé la rentrée solennelle de la direction du contrôle financier (DCF), suivie de la remise du Guide méthodologique du système de contrôle financier aux directeurs de cabinet des différents ministères. Aujourd'hui, vous êtes à la formation des formateurs du contrôle financier. Qu'est-ce que vous visez à travers cette succession d’activités ?
Il faut faire la nuance entre ces activités. Nous avons tenu notre rentrée solennelle qui est l'occasion pour la Direction du contrôle financier (DCF) de faire son bilan. Donc, nous avons eu une gestion 2023, au terme de cette gestion, nous essayons de marquer une pause et de mettre en œuvre l'obligation de recevabilité ; nous rendons compte de ce que nous avons fait. Nous évaluons notre action, puis nous regardons les perspectives de notre plan d'actions pour 2024. Justement, la mise en œuvre du contrôle de gestion est une activité prévue au titre du plan d'action.
Le contrôle de gestion est un processus que nous suivons. Il a fallu d'abord élaborer un guide méthodologique des systèmes de contrôle de gestion. Retenez que le contrôle de gestion 'est une méthode que nous empruntons à la gestion privée. Donc il fallait écrire comment le contrôle de gestion doit être mise en œuvre au niveau de l'administration. Lorsque cela a été acquis, nous avons fait la validation du bien avec l'ensemble des ministères des institutions, des partenaires techniques. Après la validation, nous avons fait la remise officielle du Guide de contrôle de gestion aux ministères. Et, aujourd'hui, nous passons au volet opérationnalisation. Donc nous sommes là pour former les différents ministères à l'implémentation, à l'opérationnalisation du contrôle de gestion.
Quelles sont vos attentes au niveau des participants ?
Les attentes, c'est que les participants accordent un intérêt très particulier à la formation. Comme je l'ai dit au départ, le contrôle de gestion c'est quelque chose d'irréversible. Le contrôle de gestion nous vient de l'anglais qui dit qu'il faut pouvoir maîtriser sa gestion. C'est un ensemble d’instruments que nous allons leur présenter aujourd'hui (Mardi 26 mars, NDLR). Il faut qu'ils aient la bonne concentration et s’impliquent dans les travaux... parce qu’incessamment, en 2024, nous allons démarrer la mise en œuvre pratique.
La direction du contrôle financier aura une activité au mois d'avril où nous allons demander aux ministères de produire certains éléments du contrôle de gestion. Donc, bien évidemment, il faut que tout le monde soit impliqué dans la formation.
Qu'est-ce que la direction du contrôle financier apporte concrètement à l'économie nationale ?
Je pense que beaucoup d'Ivoiriens ne nous connaissent pas parce que, comme j'aime à le dire, nous avons une position pivot dans la gestion budgétaire. Nous recevons la documentation des ordonnateurs, des gestionnaires lorsque nous finissons, elles retournent soit chez eux, soit au niveau du Trésor. La mission de la direction de contrôle financier, si on veut la synthétiser, est de garantir la bonne gestion des deniers publics, c'est de pouvoir garantir que l'Etat paye la bonne dépense. Si je considère l'Etat comme une personne morale, l'Etat donne mission au contrôleur financier, chaque fois qu'une dépense doit être payée, de vérifier que c'est ce qui est attendu du cocontractant de l'Etat qui est servi. L'État a des droits et lorsqu'il paye quelque chose, c’est d’avoir à payer exactement ce qui est prévu. Donc c'est un pan de notre travail. Aujourd'hui dans le cadre de la réforme budgétaire, nos missions ont été renforcées.
Quelles sont ces nouvelles missions ? Qu’est-ce qui a changé ?
Lorsqu'on parle de contrôle interne par exemple, il s'agit d'aider les structures à maîtriser les risques. Qui dit moins de risques dit plus de capacités pour l'État. Lorsqu'on parle de contrôle de gestion, il s'agit, pour nous, de veiller à ce que les structures puissent avoir une planification de leur gestion. Donc les structures doivent planifier, mettre en œuvre, produire des résultats et nous, contrôle financier, devons évaluer ces résultats.
Je peux vous parler des matières pour lesquelles notre travail, c'est non seulement de veiller à ce qu'elles soient bonnes, mais aussi de veiller à leur qualité, après que ces matières soient disponibles. En Côte d’Ivoire, on se plaint que telle chose a été livré et après on ne l’a plus vu. On nous demande aujourd'hui - dans le cadre de notre contrôle sur les matières - de veiller à ce que toutes les matières soient disponibles. On entend souvent dire qu’il y a des routes qui se sont dégradées, il y a des ouvrages qui sont abimés ; la réforme budgétaire nous fait obligation de vérifier la qualité des ouvrages dans le temps. Ce sont juste quelques exemples que je peux donner s’agissant de notre métier.
Au-delà des actions déjà menées, quelles sont les prochaines étapes dans la mise en œuvre de votre plan d’actions 2024 ?
Nous sommes en train de faire actuellement ce qu'on appelle l'évaluation des livrables des opérations prioritaires de l'État. Nous prenons les projets les plus importants et ceux qui ont une forte dimension sociale. Nous allons regarder concrètement sur le terrain si ce qui a été dit a été fait. Et puis, est-ce que les bénéficiaires qui sont les populations s'estiment satisfaites C’est dire que nous mettons les populations au cœur de nos actions. Les rapports seront bientôt disponibles. Nous allons lancer les premières évaluations des systèmes de contrôle interne, pour évaluer les risques dans l'action de structures contrôlées. On est en train de déployer le contrôle de gestion mais nous poursuivons notre métier de manière classique, qui est de veiller à ce que chaque dépense, chaque centime que l'Etat sort, corresponde à une matérialité, une opération réalisée.
Propos recueillis par Emmanuel Akani
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Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada
Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus
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