Le programme I&P Accélération au Sahel (IPAS), lancé en 2019 et financé par l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique à hauteur de 15,5 millions d’euros, soit 10 milliards Fcfa envirion, a clôturé ce jeudi 7 novembre 2024 à Abidjan, à l’issue d’un séminaire tenu au Novotel Marcory. Ce programme, lancé en 2020, vise à accélérer le développement des PME et des start-ups de la région sahélienne en démarrage, afin d’accroître leurs chances de succès. L’initiative a consisté à accompagner une centaine de petites entreprises de la zone sahélienne en leur donnant accès aux financements et aux compétences nécessaires pour permettre leur développement. Elle a ainsi favorisé la création d’emplois décents dans 12 pays de la sous-région : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, et Togo.

Lors de la clôture du programme, l’ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, SEM Francesca Di Mauro, a relevé qu’avec l’appui apporté à ces 100 entreprises, 5 600 emplois ont été créés ou maintenus, et le taux de remboursement des entreprises atteint actuellement 62%, alors que l’hypothèse initiale prévoyait un taux de défaillance de 50%. Elle s’est réjouie de constater que près de 50% des projets sont portés par des femmes et un tiers par des jeunes. « C’est une traduction enthousiasmante du dynamisme de ces acteurs, qui concrétise les plans d’action pour les jeunes et l’emploi des femmes promus par l’UE. Nous encourageons les partenaires à se concentrer sur les énormes potentiels des entrepreneurs féminins et des jeunes », a déclaré la diplomate européenne.

Elle a affirmé que l’appui au secteur privé, moteur de la croissance d’un pays, est un axe important de l’intervention de l’UE dans la coopération au développement avec ses partenaires. Elle a assuré que l’Europe jouera pleinement son rôle dans la réduction du déficit d’investissement mondial dans les domaines du transport, de l’énergie, de la digitalisation, de l’éducation et de la santé. « La clôture du projet IPAS n’est pas la fin de l’appui que l’UE apporte au développement du secteur privé en général en Afrique et en particulier en Côte d’Ivoire », a assuré Mme Di Mauro. Elle a ajouté que l’UE continuera à soutenir le secteur privé en Côte d’Ivoire à travers des programmes visant à promouvoir la compétitivité des entreprises et à développer la capacité du secteur privé pour garantir la production et la consommation de produits alimentaires sains.

Le directeur général de I&P, Sébastien Boyé, a montré qu’en dépit du contexte difficile dans lequel le programme a été mis en œuvre, marqué par des crises politico-militaires, la corruption, l’absence d’infrastructures, etc., les entreprises accompagnées ont fait preuve de résilience et démontré qu’il est possible de réussir dans l’entrepreneuriat. La restitution du programme a permis un partage d’expérience et la mise en relief des réussites, les résultats enregistrés dans les différents pays cibles ayant été présentés en présence d’entrepreneurs de la sous-région. Les travaux ont été enrichis par les témoignages des bénéficiaires, notamment des entrepreneurs venus de différents pays.

Le programme IPAS est coordonné par I&P et mis en œuvre par un réseau de fonds d’impact africains partenaires constitué de Comoé Capital en Côte d’Ivoire, Sinergi au Burkina Faso, Sinergi Niger, Teranga Gestion au Sénégal et Zira Capital au Mali.

Emmanuel Akani