La première édition du forum CAP Green, se tient les 16 et 17 avril 2024 à Abidjan, à la Maison de l’entreprise, sur le thème : « CAP Green, la vision à la transition : structuration et accélération des mécanismes de financement et d’investissement verts. » Organisé par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) en partenariat avec Africa Energy Transition Services (AETS), ce forum vise à orienter les entreprises vers une décarbonation efficace, alignée sur les Contributions Déterminées au niveau national (NDCs) de la Côte d’Ivoire.

Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré Konan, a salué la création de ce « cadre de plaidoyer du secteur privé pour montrer son engagement dans le paradigme de décarbonation de l’économie ivoirienne ». Il a souligné que « la transition écologique est la clé de passage à une économie bas carbone » et que « la croissance et le développement durable passent, plus que jamais, par l’atténuation des effets du changement climatique et la protection du milieu naturel et de ses ressources ».

Le ministre a insisté sur la nécessité d’une « sobriété énergétique, de favoriser des bâtiments plus sobres en consommation énergétique, d’orienter les transformations sectorielles et technologiques vers la durabilité, de proposer plus d’actions innovantes sur la mobilité, développer des formations adaptées aux enjeux, renforcer la communication et la sensibilisation, etc. »

Citant un récent rapport de la Banque mondiale, Jacques Assahoré Konan a averti que « si rien n’est fait dans l’immédiat pour revoir à la baisse nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), le PIB de la Côte d’Ivoire sera réduit de près de 13% d’ici 2050 ». Cette situation pourrait aggraver la précarité et la pauvreté dans le pays.

Le vice-président de la CGECI, Lamine Koné, qui représentait le président Ahmed Cissé, a confirmé que « environ 80 % des entreprises ivoiriennes interrogées dans le cadre de ce raport ressentent déjà les effets du changement climatique à travers leur impact sur les revenus, les coûts et les investissements ». Il a souligné l’importance d’un « meilleur management de l’énergie et d’une adoption de l’excellence énergétique, qui devient un vecteur d’accroissement de la compétitivité des entreprises ».

« Pour le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation contenues dans ce plan d’actions climatique, il faudra, à l’Etat de Côte d’Ivoire, trouver 22 milliards de dollars d’ici 2030 », a prévenu le ministre. Il a ensuite énuméré les initiatives du gouvernement, envisagées de concert avec le secteur privé, pour identifier les opportunités de financement et élaborer des stratégies efficaces visant à accélérer la transition vers une économie plus verte et résiliente.

Le vice-président de la CGECI, Lamine Koné est convaincu que le défi peut être relevé avec la création de hubs pour la mobilisation de fonds pour des projets verts, grâce à des partenariats avec des investisseurs et en exploitant diverses sources de financement. Il a mentionné que « des initiatives novatrices telles que des transactions de crédits carbone, un portefeuille d’investissements pour l’adaptation climatique, une initiative d’entrepreneuriat vert et une facilité pour accélérer la préparation des projets verts » sont des pistes explorées par le forum CAP Green qui prend fin cet après-midi.

Emmanuel Akani