Interdiction des motos sur le Blvd FHB, ex VGE : Le président de la FNC-Moto CI, Patrick Anayé, plaide et propose des solutions durables à l’Etat

Tuesday 28 January 2025

La Fédération nationale des clubs motos et assimilés de Côte d’Ivoire (FNC-Moto CI) s’est fixée pour mission d’organiser le secteur de la moto et de plaider auprès des autorités publiques pour de meilleures conditions de circulation pour les utilisateurs de deux et trois roues. Patrick Anayé, son président, réagit aux récentes mesures de la Direction générale des transports terrestres (DGTT) interdisant les motos sur le Boulevard Félix Houphouët-Boigny (ex VGE). Il propose des solutions pour une meilleure intégration des deux et trois roues dans la circulation à Abidjan.

 

Vous avez mis sur pied la Fédération nationale des clubs motos et assimilés de Côte d’Ivoire (FNCMCI) il y a quelques mois. Quels sont les objectifs que vous visés ?

La fédération existe depuis quatre ans, mais a pris sa forme légale en juillet 2024. Elle a été créée pour faire face aux défis de la sécurité routière liés aux motos, qui incluent plusieurs problématiques. Nous soutenons le ministère des Transports, notamment à travers la Direction générale des transports terrestres (DGTT) et l’Office ivoirien de la sécurité routière (OSER), le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, via la direction générale de la Police nationale, ainsi que le ministère de l’Économie numérique et de la Digitalisation, qui supervise les livreurs. Notre objectif est double : assainir ce secteur sur le plan technique et défendre les droits des motards, en particulier ceux des livreurs. Depuis notre création légale, nous avons organisé plusieurs sessions de formation à Abidjan et à l’intérieur du pays pour sensibiliser les utilisateurs aux bonnes pratiques de conduite et aux règles de sécurité. Nous avons également mené des campagnes de sensibilisation pour promouvoir le respect du code de la route et la sécurité routière.

Quels sont les principaux défis auxquels les motocyclistes, notamment les livreurs, sont confrontés en Côte d’Ivoire ?

Les principaux défis sont d'ordre organisationnel et sécuritaire. Les motocyclistes sont souvent victimes d'accidents impliquant d'autres usagers de la route ou causés par des obstacles rencontrés sur la route. À Abidjan, en particulier, la densité de la circulation et le nombre élevé d’infrastructures routières augmentent les risques. Beaucoup d'accidents sont dus au manque de formation adéquate et à l'absence de permis de conduire adaptés, ajouté au comportement inadéquation sur les routes de motocyclistes, généralement les jeunes. Même ceux qui possèdent des permis obtiennent souvent ces documents sans réelle formation pratique. Les auto-écoles n'ont pas de moniteurs spécialisés pour les motos, ce qui limite l'apprentissage au code de la route sans formation pratique. Les jeunes ne connaissant pas bien le code de la route doivent retourner dans les auto-écoles pour une formation adéquate. Respecter les feux tricolores peut déjà réduire considérablement les accidents.

Alors, que pensez-vous des mesures prises par la Direction générale des transports terrestres (DGTT) pour interdire les motos à la circulation sur l’ex Boulevard VGE ?

Ces décisions sont salutaires car elles visent à réguler la circulation sur le Boulevard FHB, ex VGE. Nous félicitons la direction générale des transports pour ses efforts à Abidjan et dans les autres villes. Cependant, nous appelons à différencier les motards roulant sur des motos à gros cylindres des motocyclistes légers. Les motos gros cylindres, comparables aux voitures en termes de puissance, devraient être épargnées par cette mesure. La distinction entre motocyclistes légers et motards roulant sur des gros cylindres est essentielle. Cette distinction permettrait de mieux adapter les mesures aux différents types de motos et d'améliorer la sécurité sans pénaliser inutilement certains usagers.

Vous avez eu des rencontres avec la DGTT. Que vous a-t-on répondu sur la question ?

Les rencontres auxquelles nous avons pris part avaient un timing qui n’était pas approprié pour aborder en profondeur les questions de circulation des motos. Le ministère des Transports doit nécessairement prendre des mesures face à la prolifération des motos. Le nombre de motos augmente dans les grandes villes, avec son lot d'accidents. La moto est perçue par certains comme un moyen de déplacement économique et par d’autres comme un moyen de business, mais aussi comme une passion, un loisir. Nous avons des propositions concrètes pour une réglementation efficace. L’objectif est de créer un cadre de circulation sécurisée pour les motocyclistes tout en répondant aux besoins de mobilité des citoyens.

Que proposez-vous à l’État pour apporter une solution globale aux problèmes de circulation des motos à Abidjan ?

Nous proposons une étude approfondie pour apporter une solution durable à la question de la circulation des motos à Abidjan. Nous appelons les ministères des Transports, de l'Intérieur et de l’Économie numérique à organiser une rencontre pour trouver une solution durable aux problèmes des livreurs. La création de pistes cyclables éviterait les contacts entre voitures et motos. Une meilleure formation au code de la route et des permis A catégorisés selon les types de moto sont essentiels. Si on réduit la puissance des motos, en ce qui concerne les livreurs, cela va régler une partie du problème.

Il est également crucial de sensibiliser les autres usagers de la route à la présence des motocyclistes et de promouvoir un respect mutuel sur la route. Les employeurs devraient éviter de rémunérer les livreurs à la tâche, car cela crée une compétition intense. Cette situation pousse les jeunes à accumuler les kilomètres sans prendre de pause, dans le but de maximiser leurs gains quotidiens. Aussi, les livreurs doivent-ils poser leurs sacs sur la moto plutôt qu’à dos ou à l’avant. Ils doivent aussi être sensibilisés à s’habiller correctement, à éviter les sandales et à porter obligatoirement un casque. Une régulation appropriée et des incitations à suivre des pratiques sécuritaires peuvent également contribuer à réduire les accidents.

Tous les motards et motocyclistes de Côte d’Ivoire connaissent-ils l’existence de la fédération ? Comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?

Nous poursuivons les initiatives médiatiques pour mieux faire connaître la fédération et ses objectifs, et inciter tous les utilisateurs de moto à y adhérer. Nous sommes connus des services de l’OSER avec lesquels nous travaillons régulièrement. Nous allons lancer une campagne de sensibilisation à Abidjan pour recadrer les jeunes motocyclistes. Un recensement des motocyclistes, avec le soutien de la Police nationale, est également prévu. Ce recensement permettra d’enregistrer à la fois les motos et leurs utilisateurs pour mieux organiser le secteur. Avant la fin de l’année 2025, nous espérons avoir réalisé ce chantier.

Nous invitons tous les motocyclistes — livreurs, motos-taxis et autres — à adhérer à la fédération pour améliorer leurs activités et se conformer à la réglementation. Toutes les associations et clubs motos doivent se joindre à nous, afin de pouvoir organiser le secteur pour le bien-être des usagers de la circulation dans nos grandes villes. Notre objectif est de rendre ce secteur plus sûr et plus organisé pour le bien-être de tous les usagers de la route.

E. Akani 


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Soumaré Issouf

Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada

Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus


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