La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a annoncé une hausse historique du prix d’achat aux planteurs pour la récolte intermédiaire. Désormais fixé à 2 200 francs CFA (3,35 euros) le kilo, ce montant représente une augmentation de 22,2 % par rapport à la récolte principale de septembre 2024, où il s’établissait à 1 800 francs CFA (2,7 euros).

Contrairement à certains pays où le marché est libéralisé, comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire fixe le prix du cacao par anticipation. Cette approche permet de réduire l’impact des fluctuations mondiales sur les revenus des planteurs, qu’il s’agisse de hausses ou de baisses des cours.

Cette revalorisation s’inscrit dans une tendance de hausse continue du prix du cacao, avec un prix de 1 000 francs CFA (1,5 euro) le kilo en 2023 ; puis 1 800 francs CFA (2,7 euros) le kilo en septembre 2024 et aujourd’hui 2 200 francs CFA (3,35 euros) le kilo.

Le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a officialisé cette décision lors d’une cérémonie à Abidjan, affirmant qu’après analyse des composantes de la vente anticipée du cacao, « le prix du kilogramme bien fermenté, bien grillé et bien séché atteint un record. »

Cette hausse du prix d’achat s’explique par l’envolée des cours du cacao sur le marché international. À New York, le prix a dépassé les 10 000 dollars la tonne début 2024 et à Londres, le cacao pour livraison en septembre 2024 affiche une hausse de 170 % sur un an.

L’offre mondiale ayant été perturbée par les conditions climatiques affectant la Côte d’Ivoire et le Ghana, les cours ont grimpé rapidement. Cependant, avec des perspectives de production améliorées, les prix se stabilisent récemment autour de 8 000 dollars la tonne à New York.

Avec 45 % de la production mondiale, soit plus de 2 millions de tonnes, le cacao représente 14 % du PIB ivoirien. Sa stabilité est donc essentielle pour le pays. En parallèle de cette hausse des prix, une Couverture Maladie Universelle (CMU) est mise en place pour les producteurs. Sur les 1 105 000 planteurs de cacao et de café recensés, 700 000 seront les premiers bénéficiaires grâce à leur inscription préalable à l’Assurance maladie.

Moussa Koné