Les résultats au 31 décembre 2024 des six filiales du Groupe Bank of Africa (BOA) cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) ont été présentés le jeudi 17 avril 2025, à Noom Hôtel Abidjan. Ces filiales—situées au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger et Sénégal—ont enregistré une progression de 8,1% de leurs dépôts agrégés, atteignant 3 593 milliards de FCFA.

M. Radouane Toubi, directeur général de BOA Côte d’Ivoire, s’est félicité de cette croissance : « C'est un challenge pour nous pour maintenir la croissance cette année et les années à venir », a-t-il déclaré. « Dans une situation confortable », BOA Côte d’Ivoire affiche une excellente performance avec un résultat net en hausse de 22% entre 2023 et 2024, et une part de crédit de 432 milliards de FCFA, la plus élevée parmi toutes les filiales.

Globalement, les encours de crédits agrégés ont enregistré une baisse de 3,4%, s’établissant à 22 269 milliards de FCFA, en raison du repli observé au Burkina Faso et au Niger, où le secteur bancaire a globalement connu une réduction des crédits.

Cette évolution reflète l’orientation stratégique du groupe BOA en faveur de la diversification de son portefeuille au profit des PME. Le nombre de crédits accordés à ce segment a augmenté de 2,2% pour les six BOA cotées.          Le coût du risque des crédits reste maitrisé à 1,1% des encours des moyens de crédits contre 0,9% en 2023, traduisant une gestion prudente des engagements bancaires.

Résilience et perspectives d’amélioration

La masse bénéficiaire cumulée des six BOA cotées s’établit à 108 milliards FCFA, en léger recul par rapport à l’exercice précédent. ce fléchissement est principalement dû aux contreperformances du Niger et du Benin, sans lesquelles le résultat net cumulé progresse de 14,8%.

Toutefois, le Directeur général de BOA Niger a rassuré sur la résilience de la banque, expliquant que l’environnement bancaire souffre du fait que l’argent circule peu dans le circuit financier, mais que les banques travaillent activement à restaurer la confiance des opérateurs économiques et à les réintégrer dans le marché bancaire. « Le Niger regorge de ressources minières importantes (uranium, pétrole, lithium, etc.) sur lesquelles le gouvernement compte pour relancer l’économie nationale », a-t-il affirmé.

Au Burkina Faso, le directeur général Farid Bouri reste également optimiste, onvaincu que l’accent mis sur le soutien aux PME permettra d’améliorer les indicateurs et d’assurer une performance solide en 2025.

Malgré ces résultats contrastés, les BOA cotées verseront un dividende global brut de 88 milliards Fcfa au titre de l’année 2024, en hausse de 31% par rapport à l’exercice précédent. Les banques s’appuient sur leur solide assise financière pour assurer ce niveau de distribution qui offre un rendement particulièrement attractif, compris entre 8,7% et 16,1%, au-dessus de la moyenne du marché.

Les performances des actions BOA à la BRVM restent globalement solides, avec des progressions comprises entre 16 et 92%, BOA Mali enregistrant la meilleure performance. Seule BOA Niger et BOA Burkina enregistrent un repli, cohérent avec leurs résultats opérationnels.

Par ailleurs, en réponse à l’exigence de la BCEAO portant le capital social minimum des banques à 20 milliards Fcfa d’ici 2027, le groupe BOA a procédé dès 2024 à l’augmentation de capital de l’ensemble de ses filiales de l’UEMOA, par conversion de primes d’émission et/ou incorporation de réserves, bien que seules BOA Mali et BOA Niger sont en deçà du seuil réglementaire.

Emmanuel Akani