La 2ᵉ édition du Forum Économie & Gouvernance – Les Femmes en Parlent, organisé par le cabinet Kaizene, s’est tenue ce jeudi 24 avril 2025 au Pullman Hôtel d’Abidjan Plateau, autour du thème « Gouvernance, croissance inclusive et résilience économique : quelles stratégies pour l’Afrique ? »

Dans un message adressé aux participants, le ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises publiques, Moussa Sanogo, empêché pour des contraintes de calendrier, a souligné la pertinence du sujet, qui touche une frange importante de la société, notamment les femmes, qu’il qualifie de « piliers, horlogers et régulateurs des ménages », appelant à leur intégration pleine et entière dans la société. Il a exprimé le vœu que ce forum produise des idées pertinentes et une matrice de solutions pour relever les défis liés à la gouvernance et à la croissance inclusive.

Une plateforme d’échanges pour une gouvernance plus inclusive

Mme Lynda Aphing-Kouassi, fondatrice de Kaizene, a rappelé que ce forum est né de la conviction que les femmes ont toute leur place dans les espaces de réflexion, de décision et de transformation économique. Elle a affirmé que le forum vise à faire de la parole des femmes une force motrice, une source de solutions et une boussole pour l’avenir.

Elle a précisé que ce forum ne s’adresse pas uniquement aux femmes, mais à tous les acteurs du changement : décideurs du secteur public et privé, membres de la société civile et des institutions étatiques, unis par la volonté de bâtir une économie plus forte et une gouvernance plus équitable. « Nous voulons faire bouger les lignes, faire émerger des idées nouvelles et construire des passerelles durables entre ambition individuelle et engagement collectif », a-t-elle souligné.

Pierre Aimé, senior country analyst chez SFI, groupe de la Banque mondiale, basé à Abidjan, a salué l’initiative du cabinet Kaizene. Il a insisté sur le fait qu’une gouvernance efficace et transparente constitue une condition essentielle à toute stratégie de développement durable, puisqu’elle crée un environnement propice aux investissements, renforce la confiance entre citoyens et investisseurs et assure une allocation efficace des ressources.

Le groupe de la Banque mondiale s’engage à soutenir les réformes institutionnelles favorisant une gouvernance renforcée. En Côte d’Ivoire, la Banque mondiale appuie le Projet de Gouvernance et de Développement Institutionnel (PGDI), qui vise à renforcer les capacités des institutions publiques, tout en améliorant la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques.

L’enjeu de la gouvernance durable et du financement vert

Lors du panel d’ouverture, consacré à la contribution de la gouvernance d’entreprise dans le règlement des défis de durabilité et du changement climatique en Afrique, Mme Olola Oloufemi Omonyemi Vieyra, représentante pays de l’Institut Mondial pour la Croissance Verte, a mis en avant l’importance de renforcer la gouvernance dans la durabilité.

Selon elle, la mobilisation des décideurs et l’accès aux financements verts sont cruciaux pour accompagner les initiatives et projets dans certains secteurs.

De son côté, Mme Catherine Diop, directrice du cabinet de conseil IRS CI, a souligné la nécessité pour le secteur privé de prendre conscience de son rôle dans le développement durable et inclusif à travers la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).

« Les entreprises doivent intégrer, dans leurs processus opérationnels et leur structure de gouvernance, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance », a-t-elle affirmé, précisant que la gouvernance est un pilier central de la durabilité.

Elle a défini la gouvernance d’entreprise comme l’ensemble des réglementations, règles, processus et procédures auxquels une société choisit de se soumettre, afin de mettre en place des pratiques rigoureuses, assurant une croissance durable et profitable à tous.

Les trois piliers de la durabilité, selon elle, sont :la prise en compte des enjeux environnementaux, la prise en compte des enjeux sociaux et la prise en compte des enjeux de gouvernance.

Emmanuel Akani