Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a entrepris, dans le District des Savanes (Kong, Boundiali, Korhogo), du 18 au 20 juillet 2024, une tournée de sensibilisation aux dangers de l’orpaillage avant d’annoncer des mesures pour favoriser la pratique légale de cette activité. À Kong dans le Tchologo, puis à Boundiali dans la Bagoué et enfin à Korhogo, dans le Poro, le ministre a pu toucher du doigt les réalités du terrain, qu’il s’agisse des questions d’exploitation de l’or, de commercialisation ou de sécurité liées à l’extrémisme violent. Faisant le point de la tournée, au cours d’un échange avec la presse, à Korhogo, le ministre a exprimé sa satisfaction et martelé que l’industrie extractive, si elle est conduite dans le respect des lois, peut profiter au pays et aux générations futures, qu’elle se fasse par des moyens industriels ou artisanaux.

Il est convaincu qu’il est essentiel d’impliquer les propriétaires terriens dans la stratégie de lutte contre l’orpaillage illégal et s’honore de savoir qu’ils adhèrent à son message. « Nous sommes venus leur dire que l’orpaillage fait de manière légale leur profitera mieux que l’orpaillage illégal. Nous leur avons dit également que l’orpaillage illégal ne peut conduire qu’à la désolation », a déclaré le ministre. Il les a appelés à ne plus collaborer avec ceux qui pratiquent l’orpaillage illégal. « Nous devons faire en sorte que nos jeunes s’organisent en coopératives ; nous leur disons qu’ils peuvent eux-mêmes exploiter l’or de leurs terres. On va leur dire dans quelles conditions cela peut se faire. Il faut que ce soit encadré », a-t-il insisté, appelant les jeunes à développer en eux l’esprit d’entrepreneuriat.

Sa conviction est que le secteur des ressources extractives peut contribuer à faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la classe supérieure à l’horizon 2030, à côté de l’agriculture, conformément à la vision du Président Alassane Ouattara. L’un des défis majeurs pour y arriver, est de faire en sorte que l’exploitation de ces ressources bénéficie effectivement au pays, à son économie, aux nationaux, et bien sûr à l’État de façon générale.

Le ministre souligne pour ce faire la nécessité d’organiser la pratique de l’orpaillage légal. D’où les mesures de tous ordres qu’ils a prises.  A savoir entre autres, la révision du code minier afin de prendre en compte la superposition des exploitations minières artisanales et à petite échelle à l’intérieur des titres miniers, la création d’un guichet unique interne comprenant les administrations des Mines, des Eaux et Forêts et de l’Environnement afin d’accélérer les délais d’instruction des dossiers de demandes d’autorisations d’exploitation minière artisanale et semi-industrielle, et cela dans un délai maximum de 6 mois pour que le requérant sache si son dossier est éligible ou non, et l’organisation des communautés riveraines afin de bénéficier de financements pour la pratique de l’orpaillage légal.

Mamadou Sangafowa-Coulibaly a évoqué également la création d’un comptoir national d’achat d’or avec association de privés nationaux, la création d’une unité d’affinage de l’or, l’intensification de la répression de l’illégalité et le renforcement des moyens de lutte contre l’orpaillage illicite, etc. La surveillance satellitaire des sites sera utilisée pour optimiser davantage la lutte contre l’orpaillage illégal.

Emmanuel Akani