Le Groupement des producteurs miniers de Côte d'Ivoire (GPMCI) a levé un coin du voile sur le potentiel aurifère du pays ce mercredi 31 juillet 2024, au cours d’une rencontre avec les médias à l’hôtel Palm club à Cocody. Selon Jean Claude Diplo, président du GPMCI, la Côte d'Ivoire dispose de réserves importantes de métaux de base, notamment de manganèse, de nickel, de bauxite et de fer. Des indices importants de lithium ont même été relevés. « On n’a pas encore fait suffisamment de travail pour mettre en évidence le potentiel que le pays pourrait avoir. Mais sur la base du peu qu’on sait, soutient-il, la Côte d’Ivoire peut nécessairement prétendre être un pays minier. »

Le pays abrite également une part significative des réserves d'or de l'Afrique de l'Ouest. Avec 35% des formations rocheuses aurifères de la région, la Côte d'Ivoire pourrait largement augmenter sa production d'or, à l'instar de ses voisins ghanéen et malien.

« La Côte d’Ivoire est assise sur l’essentiel de la formation rocheuse qui capture l’or pour l’ensemble de la courbe qui couvre l’Afrique de l’Ouest. Le pays a le potentiel pour développer proportionnellement autant de mines d’or. Le Ghana qui ne revendique que 19% de cette roche est aujourd’hui le premier producteur d’or en Afrique, avec un volume qui représente 38% de ses produits d’exportation, soit deuxième après le cacao », a précisé Jean Claude Diplo.

Il déduit que cela montre la marge que peut avoir le secteur minier ivoirien, soulignant qu’avec un potentiel nettement moindre, le Mali est le 3^e producteur d’or en Afrique, le Burkina Faso est 4e. Ainsi en dehors de l’Afrique du Sud qui est le premier producteur mondial, l’essentiel des gros producteurs africains se trouve en Afrique de l’Ouest et la Côte d’Ivoire a la part la plus importante.

Un secteur en pleine croissance mais des défis à relever

Grâce à un cadre réglementaire favorable et à des investissements soutenus, le secteur minier ivoirien connaît une croissance rapide. La contribution du secteur au PIB a plus que triplé en une décennie, passant de 1,2% en 2009 à 4% en 2022. Les projections tablent sur une hausse de cette contribution à 6% d'ici 2025-2026. La production d'or a également été multipliée par quatre en dix ans, atteignant 51 tonnes en 2023. Les prévisions annoncent une production de 60 tonnes à l'horizon 2030.

Le secteur minier génère d'importantes recettes fiscales pour l'État et crée de nombreux emplois directs et indirects. En 2022, les recettes fiscales liées au secteur s'élevaient à 253 milliards de FCFA, tandis que le chiffre d'affaires total du secteur était estimé à 1300 milliards de FCFA.

Malgré ces perspectives prometteuses, le développement du secteur minier reste confronté à des défis, notamment en matière de protection de l'environnement et de développement durable. Le GPMCI souligne l'importance de poursuivre les efforts pour créer un environnement des affaires toujours plus attractif et pour garantir une répartition équitable des bénéfices tirés de l'exploitation des ressources minières.

Relativement aux questions liées à la protection de l’environnement qui ont fait l’actualité ces derniers jours, le président de la commission HSE du groupement, Pascal Ettien, a présenté le système de gestion du cyanure en Côte d’Ivoire. Des protocoles sont élaborés pour éviter l’exposition au cyanure, encadrer sa conservation, son utilisation, le traitement des résidus et préserver la nappe phréatique.

Emmanuel Akani