La présentation officielle du 4e numéro du magazine OMines, édité par le Groupement des professionnels miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), le vendredi 17 janvier 2025, à l’hôtel Noom, a servi de cadre pour mettre en lumière les potentialités du pays en métaux dits stratégiques. Le dernier numéro du magazine, sous le thème : « Les métaux rares et leur promesse pour l’avenir », met en lumière le rôle déterminant de ces ressources dans la transition énergétique.

Le président du GPMCI, Jean-Claude Diplo, a indiqué que les métaux rares se positionnent comme des leviers incontournables pour répondre aux défis économiques et environnementaux mondiaux. Ils ouvrent la voie à une évolution technologique et énergétique qui pourrait transformer profondément les perspectives de développement de la Côte d’Ivoire et au-delà. En abondance, confie-t-il, le continent africain recèle de ces métaux rares et la Côte d’Ivoire commence à en déterminer les indices dans ces matières.

La carte des indices minéraux présentée par Sylvain Adepo, représentant le directeur général des mines et de la géologie, Coulibaly Seydou, a permis de se faire une nette idée des potentialités de la Côte d’Ivoire. On y découvre des ressources comme le manganèse, le nickel, la bauxite, le cobalt, le coltan (à Issia), le lithium, etc., des minerais indispensables à la révolution technologique et énergétique en cours. Ces ressources sont, pour certaines, en exploitation sur le territoire ivoirien, entre autres le manganèse par la société CML, qui produit plus de 800 000 tonnes par an, le nickel (plus d’un million de tonnes par an), la bauxite (plus de 762 000 tonnes en 2024) et d’autres sont en phase de recherche. A ce jour, 142 permis de recherche et 8 permis d’exploitation ont été attribués dans le domaine.

« On a le champ d’une opportunité immense pour participer à la transition énergétique et climatique. C’est un boulevard d’opportunités économiques qui s’ouvre devant la Côte d’Ivoire et la sous-région », affirme Jean-Claude Diplo. Son avis est partagé par Moumini Bictogo, président directeur général de Lagunes exploration Afrique et premier vice-président du GPMCI, qui barre la manchette du 4e numéro du magazine OMines. Premier Ivoirien à ouvrir une mine de bauxite en Côte d’Ivoire, son engagement envers le secteur minier et son soutien aux jeunes générations ont été salués. Il affirme que le secteur minier est en pleine transformation avec de nouveaux projets mis en œuvre à travers des investissements stratégiques qui permettront de faire de la Côte d’Ivoire un leader minier de l’Afrique de l’Ouest.

Moumini Bictogo est convaincu qu’une fois valorisées, ces ressources permettront non seulement d’accroître les recettes fiscales mais aussi de positionner la Côte d’Ivoire comme un acteur clé dans la chaîne d’approvisionnement mondial des technologies vertes, conformément à la vision du président Alassane Ouattara. « Mon souhait est de voir un nombre toujours plus important d’Ivoiriens s’intéresser au secteur minier, certes capitalistique et nécessitant beaucoup de patience, mais où les efforts consentis sont très souvent couronnés de succès », a déclaré le chef d’entreprise.

Au cours des dix dernières années, souligne Jean-Claude Diplo, le secteur minier ivoirien a connu une croissance remarquable. De 2% environ en 2015, sa contribution au PIB national a atteint 4,5% en 2024 et est projetée à 6% en 2030. Toutefois, l’objectif pourrait être atteint beaucoup plus tôt, selon des estimations du GPMCI. Le secteur connaît une croissance fulgurante, mais il reste encore beaucoup de défis à relever pour en maximiser les retombées économiques et sociales.

Emmanuel Akani