La 9e édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC) a ouvert ses portes ce samedi 29 septembre 2024, au parc des expositions d’Abidjan, autour du thème : « Pas de producteurs, pas de cacao ! »  Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Production vivrière, Kobenan Kouassi Adjoumani, a indiqué, à cette tribune, que la réforme de la filière, mise en œuvre depuis 2012, a enregistré des acquis importants dont la stabilisation du prix bord champ et l’amélioration du revenu des producteurs. Il a assuré que « le mécanisme de stabilisation du prix évite d’être confronté aux aléas des incertitudes du marché et permet de garantir un revenu stable quelle que soit la conjoncture. » Ainsi, il s’est réjoui de l’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024, qui a permis à l’Etat de fixer un prix record de 1500 F CFA/kg bord-champ. Il a ajouté que près de 22 000 milliards de FCFA qui ont été distribués aux producteurs durant ces 12 années post réforme.

De plus, pour améliorer le cadre de vie des populations rurales et, en particulier, des producteurs de cacao et de leurs communautés, plus de 331 milliards de F CFA ont été investis par le Conseil du Café-Cacao. Cette manne a servi globalement à la réhabilitation des pistes agricoles et à la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoises, de l’électrification rurale et de la sécurité.

En outre, dans le cadre de dans le cadre de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire–Ghana, mise en place pour influer sur le négoce mondial du cacao, un Différentiel de Revenu Décent (DRD) a été acquis, représentant une prime complémentaire de 400 $US soit 200 000 FCFA au prix bord-champ sur la tonne de cacao vendue.  Ces ressources supplémentaires ont permis de verser aux producteurs plus de 2400 millions de $US soit 1600 milliards de FCFA sur les trois campagnes de mise en œuvre. »

Cependant, le directeur général du conseil café-cacao et PCO des JNCC 9, Koné Brahima Yves, affirme qu’en dépit de ces avancées notables, il n’en demeure pas moins que le travail des producteurs de Côte d’Ivoire n’est pas assez valorisé en conséquence. En témoigne, justifie-t-il, la faible portion des richesses générées par l’industrie du cacao qui revient aux pays producteurs, à savoir moins de 6% !

« C'est pourquoi, il est primordial de valoriser leur rôle et de leur permettre de bénéficier plus équitablement des fruits de leur labeur. Car, sans Producteurs, pas de cacao et par conséquent, pas de chocolat et pas de prospérité pour toute l’industrie cacaoyère », a insisté Koné Barahima Yves.

Il a réaffirmé sa détermination à construire une filière cacao plus juste, plus durable et profitable pour tous. Ce qui amène à se poser des questions fondamentales : « Comment valoriser véritablement le rôle des producteurs dans cette chaîne d’approvisionnement si complexe ? • Comment faire entendre leur voix au regard de leur inestimable contribution ? »

Selon le directeur général du conseil café-cacao, il s’agira au cours des travaux de mettre en relief des solutions concrètes pour renforcer la position des producteurs, garantir leur juste rémunération et promouvoir des pratiques durables, par le truchement de partenariats solides et des actions qui auront un impact significatif sur la vie des producteurs.

Emmanuel Akani